Jeudi en fin d’après midi, je pars à la rencontre d’André qui arrive d’Ardèche. Une trentaine de kilomètres sur la D3 qui est un véritable plaisir et me voici devant un café à Riom-ès-Montagnes. André arrive quelques minutes plus tard légèrement refroidi par nos climats montagnards. Il fait plus froid ici en milieu de journée que chez lui au lever du jour.
Une petite soirée vite passée et un repos réparateur se révèlent d’excellents ingrédients pour se retrouver frais et dispos le lendemain matin.
Vendredi 9H00, départ par la D922 vers Mauriac. Les pneus montent rapidement en température dans les enfilades de la vallée de la Sumène. Nous continuons sur cette route vers Aurillac. Des portions de travaux, des véhicules agricoles, quelques paquets de voitures emmenées par des campings cars, mais tous ces éléments sont vite effacés et ne gênent guère notre progression.
A Aurillac, nous obliquons par la N122 en direction de Maurs où la température commence à devenir un peu plus agréable. Nous en profitons pour faire une pause café. Nous continuons ensuite cette route vers Figeac par la magnifique vallée de la Célé. La route serpente au gré des caprices du cours d’eau. Les frondaisons sont magnifiques, la Célé tumultueuse, et les rares voitures ou engins divers sont doublés rapidement.
La D922 nous emmène rapidement à Villefranche de Rouergue où nous faisons une pause pour restaurer montures et équipages.
Le château de Najac,
perché sur son piton,
défendant la vallée.
Ensuite, D922 puis D39 pour une pause touristique au magnifique village de Najac. En repartant, la pluie tombe fortement sur le château et nous rattrape rapidement. Nous estimons que cela ne
devrait pas durer et ne nous équipons pas en conséquence. De fait, vers Laguépie le temps se calme et nous séchons le temps d’arriver à Cordes sur ciel où nous faisons une nouvelle pause
café.
A partir de là, notre périple serpente dans les vallées du Cérou puis de l’Aveyron. Les cours d’eau sont déchaînés et chargés de boue. La végétation est magnifique avec toutes ses teintes de verts agrémentées des tâches de couleurs des multiples fleurs sauvages. D600 jusqu’à Lexos, puis D115 où la pluie reprend. Heureusement, un surplomb rocheux nous offre son abri pendant un petit quart d’heure ce qui nous évite de revêtir les combinaisons de pluie.
Hommes et montures à l'abri des éléments déchaînés.
Il ne reste plus qu'a espérer que la roche est solide !
A Saint Antonin Noble Val nous obliquons vers Bruniquel par la D115. Cette route nous interpelle. Ses courbes et sa déclivité sont très régulières et les tunnels paraissent surdimensionnés. Nous
avons l’impression de dérouler une voie ferrée. Ce sentiment sera rapidement conforté par les vestiges de haltes, gares ou quais de chargement aux architectures si particulières des bâtiments de
chemins de fer.
A Bruniquel, nous empruntons la D964 vers Laroque et je rate l’embranchement vers Montclar de Quercy. La route est encore détrempée, et le temps de m’apercevoir de l’erreur, nous sommes au niveau de Castelnau de Montmiral. Je continue donc jusqu’à l’entrée de Gaillac pour reprendre la D999 vers Montauban. En arrivant sur Montauban, nous essuyons un violent orage et sommes très rapidement trempés. L’arrêt prévu est donc reporté au profit d’un peu de roulage destiné à nous sécher.
Nous traversons la ville puis nous dirigeons vers Montech par la D928, et rejoignons la pente d’eau du canal latéral à la Garonne. Cet ouvrage particulier permet d’éviter 5 écluses successives. (pour plus d’infos, voir : http://www.canaux-historiques.com/d2m/ouvrage/montech/fiche_ouvrage/fo_00.html )
De là, nous rejoignons Moissac par la D813 où nous faisons le plein. Le pistolet de ma pompe se bloque et je me retrouve maculé d’essence (blouson, pantalon, bottes) au milieu d’une mare d’hydrocarbure inquiétante. Je pousse la moto plus loin et attend quelques minutes que le vent favorise un maximum d’évaporation. La mise du contact et le démarrage s’effectuent avec une certaine circonspection et une légère angoisse. Je n’ai pas envie de faire une "bonze partie" avec ma fidèle Div.
Un petit bout de D957 puis la D16 jusqu’à Durfort-Lacapelette, et enfin, un dernier tronçon de roi par la D2 pour Lauzerte. Ces derniers enchaînements sont magnifiques et nous les avalons à une vitesse plus que soutenue. D’ailleurs, un touriste allemand en Audi doit encore se demander ce qui lui est arrivé ! ! !
A Lauzerte, Daisy du Repaire des Motards nous attend avec un couple d’ami, Monique et Lorenzo. Elle nous a gentiment offert l’hospitalité pour la nuit. Nous finissons l’après midi par une promenade pédestre dans le dédale de la cité médiévale de Lauzerte. Daisy se révèle être un guide fort érudit et nous guettons les très rares hésitations pour la chahuter amicalement.
André, Daisy, Monique et Lorenzo
en admiration devant les perspectives
offertes par ce balcon de Lauzerte
La soirée est fort sympathique et Monique nous fait part de ses inquiétudes lorsqu’elle voit des motards peu équipés. Son activité professionnelle, infirmière, lui a souvent permis de constater
l’étendue des dégâts humains sur les épidermes massacrés. Le repas est bienvenu et les fromages Auvergnats semblent appréciés.
Après une excellent nuit qui me vaut quelques quolibets, bon prince j’ai hérité d’un lit rose, nous profitons d’un excellent petit déjeuner, entre autre grâce à Lorenzo qui est allé au village chercher du pain.
Nous repartons vers Valence d’Agen par la D953, puis Miradoux qui nous procurent de jolies successions de virages. Néanmoins, les orages de la veille ont laissé des traces de sable ou de boue, et nous gardons une certaine retenue pour ne pas se retrouver surpris en sortie de courbe.
Un arrêt café à Lectoure que nous rejoignons par la D23, puis la D7 jusqu’à Condom. Ensuite, la D931 pour Eauze où nous saluons les 2 gendarmes en faction avec leurs jumelles. Enfin la N524 vers Manciet et Nogaro.
Ce magasin n'est pas de trop à Lectoure.
j'ai vraiment dû tricoter du selecteur au cours de ces trois jours ! ! !
Nous nous rendons directement au gîte que nous avons réservé, « l’Arbladoise », à 3 kilomètres du circuit, pour y laisser nos sacs.
L’environnement est charmeur et bucolique, l’accueil sympathique et les locaux autant agréables que propres et fonctionnels. Il s’agit d’un gîte qui accueille en priorité les pèlerins du Chemin de Compostelle. Néanmoins, les motards y seront toujours admis avec bienveillance, dans la mesure où ils sauront respecter le repos des marcheurs, ce qui nous semble d’ailleurs élémentaire.
Pour plus d’infos sur ce gîte, en voici le lien : http://www.chemindecompostelle.com/arbladoise/index.html
En ce qui nous concerne, c’est une adresse que nous gardons précieusement.
Nous repartons vers le circuit pour retrouver l’équipe du JMB Moto Racing et nous tombons sur Jean Marie, le manager dès notre arrivée.
Et là, je découvre, que sans le savoir, il m’offre un des plus beau cadeau de ma vie de motard. Bertrand Sebileau est avec nous tout le week-end.
Il m’en a donné des cheveux blancs le Bertrand quand il a subjugué (sans le savoir) ma toute jeune fille de 14 ans qui a littéralement craqué devant ce pilote émérite au palmarès fourni mais qui restait si simple, ouvert et goguenard lors de nos trop brèves rencontres.
Il nous a souvent fait frissonner par sa hardiesse sur les circuits, et particulièrement sur les grosses compressions de la sortie du chemin aux boeufs du circuit Bugatti.
En arrivant au stand 15, nous faisons connaissance avec Elysa, la grande prêtresse du club de supporter, mais aussi du petit nouveau Jean-Guy et son épouse Anna. Nous déposons nos écots sur la table commune déjà bien fournie, saucisse Ardéchoise pour André et fromages Auvergnats pour moi.
De dos, Jean-marie,
à sa droite Jean-Guy,
en face, Super-Elysa,
puis Bertrand,
Anna
et votre serviteur.
Dans l’après midi, un petit gag. André, légèrement malade, est parti faire une petite sieste dans l’herbe. Des pompiers le sortent de sa léthargie, inquiets de le voir ainsi. Pourtant, il avait
même refusé l’apéritif ce pauvre DD. Le nez rouge devait être engendré par le soleil ! ! !
L’ambiance est formidable. Entre les séances où le sérieux est tout de même de mise, c’est le chahut et la rigolade permanente. Nous serons plusieurs à faire la même remarque. Peu d’entre nous se connaissaient et pourtant tout s’est déroulé comme si nous avions l’habitude d’être fréquemment ensemble. Il faut dire que Jean-Marie n’est pas le dernier à rigoler, et je pense qu’il doit posséder un don pour créer ces osmoses si particulières.
En fin d’après midi j’accompagne Bertrand et ses amis au gîte, pour qu’ils déposent leurs affaires, puis rejoint André sur le circuit. Nous traînons dans le paddock, nous nous restaurons rapidement et rentrons nous coucher.
La journée du dimanche se déroule sous les mêmes auspices. Mélange de sérieux et de délires. Chacun met la main à la pâte quand le grand manitou donne ses instructions. Panneautage, installation des couvertures chauffantes en pré-grille, mais aussi ménage, vaisselle, service du café ou autres boissons.
Fred, le patron du gîte nous fait une rapide visite avec un copain motard qui arrive des U.S. Encore un moment simple, mais chaleureux (salut à vous deux).
Nous retrouvons aussi avec grand plaisir l’autre homme vert, j’ai cité Enrico. Son arrivée et nos échanges verbaux ne sont pas faits pour appauvrir l’ambiance.
Jean-Guy nous offre une course démente, avec, entre autre, un magnifique extérieur particulièrement réussi. A son arrivée, il est crevé et déçu de louper d’une place la finale A. il faut tout de même préciser que Jean-Guy est vétéran et fait sa seconde course. Pour des débuts, c’est particulièrement prometteur.
Le # 70,
Jean-Guy dans ses oeuvres.
Un festival.
Nous prenons le repas tous ensemble, mais vers 15 H 00, il est temps pour nous de se préparer au départ. Nous voulons encore prendre des petites routes et les prévisions météo, sans être
catastrophiques, ne sont pas très réjouissantes. Nous retournons donc au gîte charger les motos puisque, fort gentiment Carole et Fred avaient accepté que nous y laissions nos affaires.
Jusqu’à Condom, nous prenons la même route qu’à l’aller, puis la D931 vers Agen. Enrico nous avait vanté cette route et nous avait demandé de penser à lui puisque nous traverserions un de ses terrains de jeu. En fait, nous ne pouvons que lui renouveler notre offre de venir découvrir des routes bien viroleuses, mais en bon état, soit vers chez André, soit vers chez moi ! ! !
Ensuite la D656 vers Tournon d’Agenais et nous essuyons la première bruine. Cela ne dure pas longtemps, mais la route devient piégeuse.
Nous devons repasser à Lauzerte car André y a oublié sa lampe de poche. Nous obliquons donc vers Montaigu de Quercy par la D47 puis la D7. A Montaigu nous reprenons la D2 dont les derniers kilomètres se révèlent être un magnifique spot à motos. A l’embranchement de la D953, nous aurons notre plus belle alerte du week-end. Un camping car attend sagement au stop, mais décide de prendre la même route que nous à un train de sénateur. La Mercedes qui le suit en profite pour nous couper la route. Heureusement que nous avions grandement ralenti le rythme des kilomètres précédents ! ! !
Je me suis tout de même lâché en rabattant le rétro du camping car ! ! !
Après un rapide café, nous reprenons la D653 pour Cahors puis en direction de Figeac. Après une vingtaine de kilomètres, nous obliquons à gauche par la magnifique, particulièrement pour les paysages, D32 vers Labastide-Murat, puis la D807 jusqu’à Gramat et Saint-Céré.
La D673 nous emmène à Sousceyrac puis la D653 à Laroquebrou. Toute cette portion est viroleuse à souhait, mais les revêtements sont très changeants. Nous passons du bitume très fripé à des surfaces toutes neuves qui sont de véritables pistes. Le rythme est si rapide que DD s’étonne que la vieille Diversion de plus de 200 000 bornes racle encore partout. Bon, j’ai tout de même eu quelques chaleurs salvatrices.
Ensuite, c’est la D2 jusqu'à Pleaux avec un encore une portion d’anthologie au niveau du barrage d’Enchanet (virages et épingles à gogo).
Enfin, la D680 pour Mauriac et une chaude alerte pour la Versys dont l’arrière glisse dans une série de virages, et la D922 qui nous amène à Bort à 21 H 00.
Laurence nous attend avec une copieuse ration de spaghettis bolognaise. La soirée se terminera sur une petite mirabelle et un échange téléphonique guilleret avec Machaing et Laping du sud est et Papy78 perdu dans ces contrées inhospitalières ! ! !
Le bilan de ce week-end est particulièrement positif.
Au niveau humain, nous avons rencontré de nombreuses têtes nouvelles, motardes ou non, avec lesquelles nous avons vécu des moments autant savoureux que simple et bon enfant.
En terme de moto, nos pneus sont très contents. Les bandes de roulement centrales ne se sont pas beaucoup usées. De plus, lorsque nos fidèles gommards entendent parler de bande de peur, ils cherchent de quoi on peut bien parler ! ! !
Le mot de la fin, je le garde pour Bertrand. Il a toujours forcé mon admiration et ce sentiment est décuplé après ce week-end.
Il apporte ses conseils et points de vues aux pilotes en toute simplicité, allant jusqu'à faire le tour du circuit à pied avec Jean-Guy.
Il s’entretient de tout avec chacun et participe allègrement à la rigolade.
Merci Monsieur Fast’Sebil.