Retour vers Bort les Orgues après ce long et triste intermède parisien …
Pas le temps de penser … et c'est un bon début de thérapie …
Le trafic du petit matin est chargé en région parisienne puis le fort vent de travers dans la Beauce requiert toute mon attention !
Première pause à Orléans, "Les 3 Brasseurs".
Je tiens à exprimer de vive voix à M. Pobble, le responsable de la brasserie, tout le bien que je pense de son action envers Maxime, le remercier à nouveau.
Il s'est investi pour prendre en apprentissage ce jeune handicapé, soutenu par sa hiérarchie (direction régionale et ressources humaines) et admirablement secondé par son équipe …
Cela n'a pas toujours été simple, mais l'intégration est vite devenue efficace, pour les deux parties !
Et pas simplement en terme métier, mais aussi au niveau des relations en général, à l'évolution positive du regard sur le handicap …
Comme quoi l'on peut parfaitement allier professionnalisme et humanité, business et générosité …
D'autres types de professionnels pourraient méditer sur cet exemple …
Et l'émotion provoquée par la disparition de Maxime me paraît tout aussi grande ici que dans les multiples microcosmes qu'il a côtoyés.
Merci encore à vous tous, cadres et salariés des 3 Brasseurs !
Puis il me faut repartir.
La traversée de la Loire me fait penser à cette communauté de jeunes sourds qui se sont retrouvés au-dessus de ce fleuve majestueux, le jour des obsèques, pour lui confier leur amitié leurs pensées, mais aussi leur incompréhension et leur douleur, au travers de ces fleurs abandonnées au gré du courant !
Après le passage d'Orléans, les longues lignes droites de la Sologne, encastrées dans la forêt et donc protégées du vent permettent à mon esprit de divaguer. Si l'attention est concentrée sur le compteur, les quelques autres usagers et les éventuels animaux en maraude, il reste de la place pour méditer, revoir les films de nos virées avec Maxime dans le secteur (entre autres une soirée mémorable chez notre ami Louis, avec Serge) ou le déroulement de ces dernières semaines …
Et il est bon de constater la chance que nous avons d'évoluer dans ce fabuleux milieu de la moto où la solidarité, le partage, ne résident pas exclusivement dans les mots ou simplement pour les bons moments !
Maxime, comme précédemment sa sœur Manon ont largement bénéficié des valeurs humaines fortes qui animent nos rencontres. Ils ont toujours été accueillis comme des humains, avec leurs particularités, ici la surdité (entre autres !).
Et Maxime est parti accompagné de la compassion de centaines de motards qui nous ont délivré des milliers de messages, sous toutes les formes possibles, de soutien, de tristesse, d'incompréhension.
Et pas seulement ceux qui ont pu vivre de nombreux moments avec lui ou simplement le croiser, mais aussi de nombreux anonymes qui se délectaient des récits de nos aventures, qui encourageaient les progrès du Maxou, … et qui même, parfois, jalousaient les périples de ce passager aguerri !
Si beaucoup étaient retenus, certains ont fait le déplacement ce 26 août.
Et je ne les ai pas tous vus … Dommage. Et désolé.
Mais entre la foule, énorme, des yeux parfois embués, la tête un peu farcie par l'émotion du moment et quelques contraintes logistiques pour gérer l'après-midi (nourriture et boissons pour plus de cent personnes), je n'étais pas efficacement réceptif à cet environnement …
Et je sais pertinemment que beaucoup étaient avec nous par la pensée !
Mais cette omniprésence se traduit aussi par des actions fortes pour accompagner notre Maxime.
En premier lieu, les copains de bien des virées, les piliers de son environnement motard, ceux qui l'accompagnent depuis sa première visite au circuit Bugatti du Mans pour les 24 heures.
Pour cette découverte, nous étions en voiture !
Il n'était pas encore suffisamment grand pour faire de longs voyages en moto et nous étions aussi avec Manon.
Ces amis, éparpillés dans tous les coins de France, ont confié le soin à William de les représenter sur place et à Dédé (DD07, l'Ardéchois) d'orchestrer leur action qui se traduit par cette émouvante carte associée à une superbe gerbe :
Mais c'est aussi le Moto-Club Meymacois qui a reçu autant Manon, particulièrement pour lui permettre de réaliser son étude clinique (Kiné) que Max, fidèle supporter des motos jaunes et noires.
D'ailleurs, ce dernier était avec nous lors d'un dernier Comité Directeur du Moto-Club et nous avions confectionné ensemble les desserts de cette studieuse et néanmoins joyeuse soirée …
Outre les innombrables messages de biens des membres, c'est aussi cette magnifique gerbe :
Et également, les équipiers du Team MP Racing ont tenu à être présents aussi, physiquement et au travers de cette splendide gerbe :
Une semaine ensemble pour les 24 heures du Mans, ça marque !
Max a vécu une semaine de rêve, fatigante, certes, mais riche.
Notre cuistot se sentait intégré, reconnu, utile et était aussi très conscient de sa chance de vivre ces moments de l'autre côté de la barrière, de redécouvrir cet évènement au cœur de l'action et au service d'une soixantaine de personnes (l'équipe de restauration du MP Racing œuvrait aussi pour un autre team, le 3ART … qui est sacré Champion du Monde d'Endurance quelques jours après le départ de Max. Il a du bien les choyer !).
Enfin, c'est aussi une gentille carte qui me parvient directement chez mon frère.
C'est toute l'équipe des Restos du Cœur de Bort qui se souvient du grand Max qui est passé aussi par là … et donné de bons coups de mains lors de certaines manutentions :
Merci encore à vous tous pour ce respect de ces valeurs qui nous sont chères,
mais qui se délitent dans notre monde actuel !
Pourtant, elles furent si bénéfiques à l'évolution de" mes petits sourds" !
Pour mon grand Maxime,
Voici quelques rimes.
Tu t'en es allé,
Sans nous en parler,
Laissant inachevées,
Nombre d'activités.
Tu nous as tant donné,
Dans ta vie malmenée,
Toi le grand incompris,
Refusant le mépris.
Et tu as pourtant,
Marqué tant de gens,
Par ta gentillesse,
Et ton allégresse.
Ceux qui savaient te voir,
Sans s'arrêter au noir,
De bien des incartades,
Arrivées par myriades.
Tu nous as bousculé,
Pour nous démontrer,
Tes capacités,
Et ta volonté.
La grande richesse,
De toutes tes prouesses,
Sont de belles leçons,
Mais pas pour les "cons" !
Tu nous as quitté en paix,
A 21 ans tout frais,
Salut l'artiste,
Tu nous rends triste,
Mais ton sourire,
N'est pas à dire,
Il est à voir,
Et en mémoire !
2009 – Séquence nostalgie.
Quelques vues des premières vraies sorties du "gamin" en moto,
Et du périple marathon (plus de 600 bornes de virolos dans la journée !).
Quelle fierté lorsque je lui assène :
" Maintenant tu peux dire que tu es un vrai motard ! "