Et nous voilà partis pour la première édition d'une nouvelle manifestation dédiée aux anciennes : Classic Machines.
Nous arrivons à Carole 2 heures avant l'ouverture au public. Cela nous permet de faire un tour rapide du paddock, de prendre les premières photos dans un calme relatif et de se faire une idée des forces en présence.
Dès les premières minutes, le ton est donné. Outre une météo fantastique, l'accueil est des plus agréables avec des bénévoles de la FFMC plein d'entrain qui assurent une consigne casques bienvenue. Ils sont vraiment actifs sur tous les fronts ces membres dévoués que j'ai le plaisir de côtoyer au sein de nombreuses antennes locales, disséminées sur tout le territoire :
Tout de suite derrière, les aficionados de deux mythes tout juste trentenaires se partagent une large place pour présenter de nombreux et magnifiques exemplaires de GSXR et de V-MAX. En face, de larges étals de pièces, un aquarelliste et quelques anciennes machines à la vente.
Puis c'est la plongée dans la première partie du paddock. Tout le monde s'active pour décharger les bécanes, faire de derniers réglages, mettre les destriers en beauté, mais aussi s'apostropher, demander ou offrir des conseils, se retrouver, partager ces moments de plaisir, tout simplement. D'abord, essentiellement des solos :
Plus loin, une concentration de side-cars :
A 10h00, tous les pilotes sont conviés au briefing. Celui-ci se déroule en plein air, au centre du paddock, dans une ambiance studieuse et détendue. Il commence à faire vraiment chaud sous les cuirs et les sidecaristes ont hâte d'aller ouvrir le bal.
Ils partent se positionner en pré-grille puis s'emparent de la piste. A partir de ce moment, un ballet immuable s'organise et ce, pendant deux journées complètes. Pendant qu'une session tourne, la suivante se prépare.
L'ambiance de ces deux journées vous est déjà décrite dans Mototribu.
Mais quelques rencontres forts sympathiques ont émaillé agréablement ces deux journées.
Tout d'abord de joyeuses retrouvailles avec Eric Fontaine et sa bande. Ce passionné de vieilles mécaniques, particulièrement à 3 cylindres d'origine anglaise est un puits de connaissances, toujours humble et d'humeur autant badine que critique, dans le sens profond et positif du terme. Au fil de nos rencontres nous avons pu valider nos nombreux points de convergence et je le revois toujours avec plaisir.
C'est aussi la rencontre physique avec Frico. Nous partageons souvent des points de vue communs au travers des réseaux sociaux, mais c'est la première fois que nous nous trouvons face à face. Un régal !
Son week-end est émaillé de quelques incidents mécaniques vite solutionnés, mais aussi d'une blessure particulièrement handicapante : des côtes brisées. Et pas en faisant le zouave avec son side, non, tout bêtement en perdant l'équilibre dans le paddock.
Dommage et … douloureux !
Alors que je prends une vue d'une superbe paire de gants négligemment posée sur le réservoir d'une magnifique 1000 Vincent, un dialogue s'établit avec le propriétaire, totalement équipé "vintage", pour employer un terme en vogue. Cuirs d'époques au pantalon bouffant, bottes cavalières et casque ancien, bien qu'un peu plus moderne …
Je lui exprime donc ceci :
"Avec cette photo, j'ai déjà le commentaire en tête : classique jusqu'au bout des doigts !"
Dans un grand sourire il me lâche un "super" et m'exprime son plaisir d'être ici dans cette tenue pour piloter sa magnifique machine.
Un échange rapide mais plaisant et savoureux, avec un acteur accaparé !
Une pause à l'entrée du paddock permet de découvrir de magnifiques aquarelles, mais surtout de débattre avec leur géniteur, Patrice Lemiègre.
J'admire les œuvres exposées, la qualité du trait, le relief du dessin, le souci du détail, les remarquables transpositions de machines d'exception, d'hommes de légende …
L'artiste est plongé dans son œuvre et paraît taciturne. Mais cette impression disparait dès les premiers mots. La double passion de la peinture et de la moto transpire immédiatement dans le propos, dans l'attitude !
Taciturne n'était vraiment pas le bon mot. Juste appliqué, accaparé par un ouvrage fabuleux où la préoccupation du rendu est maîtresse … Du grand art qu'il ne déploie pas exclusivement avec des motos. Vous pourrez vous en rendre compte en visitant sa galerie.
Prodigieux!
Un "détail" conforte l'ambiance détendue qui règne ici, la présence féminine, sur la piste. Certes, nous avons l'habitude de voir les compagnes faire le "singe" (terme consacré du passager d'un side-car), mais ici, nombre d'entre elles sont aussi actives en solo, y compris pour des runs en V-Max !
Le dimanche midi, pas de pause sur la piste. Les clubs des deux trentenaires Suzuki et Yamaha s'en emparent pour une parade et des runs.
Encore des moments de grande convivialité, et même de fous rires lorsqu'un vidéaste s'équipe et s'installe dans un équilibre précaire sur la Harley qui ouvre la voie aux GSXR !
Ces deux journées sont tellement chargées de moments uniques qu'il est impossible de tout transposer ici.
- Notre discussion avec Rémy qui bataille avec la mécanique survitaminée
du plus gros Guzzi (1435 cc) ;
- Les rigolades avec Franck et sa bande venus s'encanailler avec leurs Yamaha ;
- L'évocation du Belgian Classic TT avec Claude. Son side aux couleurs Westbridge tournait aussi à Gedinne (Belgique) et nous nous retrouverons là-bas fin août ;
- L'incroyable stand de Gérald Motos où la machine au kangourou (Jack Findlay) enfume, entre autres, la But récemment remise en état après son immolation involontaire à Dijon. D'ailleurs des avant-bras en portent encore les stigmates. Le choix était simple, lâcher la machine ou la sauver des flammes !
Et toutes ces tranches d'histoires simplement humaines se déroulent sur le fond sonore d'un circuit en animation perpétuelle. Toutes les 20 minutes, une nouvelle session démarre, sans heurts et dans le respect mutuel des "arsouilleurs" et des "baladeurs".
Un plaisir à voir, un plaisir à vivre !
Mais plus que de longues phrases, voici quelques solos :
Le bilan de cette première est sans appel : "c'est quand la prochaine ?"
Toutes les personnes rencontrées sont unanimes.
Chacun a passé des moments exceptionnels !
Certes, la météo était particulièrement favorable,
mais ce n'est pas exclusivement cela qui procure
le bien-être ressenti et partagé.
Un immense bravo à Nicolas et son équipe d'avoir osé le faire et su le réaliser avec brio !
Classic Machines : un coup d'essai, un coup de maître !