50 ans déjà …

Avril 1973, je ne me souviens pas du jour exact, mais probablement un mercredi matin et mes souvenirs de ce jour fatidique sont encore bien présents.

En début de matinée, j'arrive à Stains (93) juchée sur la CB 250 de l'auto-école pour le passage inéluctable du permis de conduire et je suis terriblement tendu. En effet, à l'examen par lui-même s'ajoute une seconde épée de Damoclès : le 1^er juillet prochain l'âge légal d'obtention du permis est prorogé à 18 ans. Et comme j'ai seize ans et demi, je ne dois pas échouer au risque de devoir longuement attendre …

A cette époque-là, pas de plateau, de radio, de voiture suiveuse. Le moniteur est en passager, une poignée de frein sous la selle. Heureusement pour lui, je ne chute pas lors des quelques cours de conduite …

Me voici donc à répondre aux questions de l'examinateur puis écouter ses instructions. Un monsieur d'un certain âge qui se porte, à pied, au carrefour distant de quelques dizaines de mètres et je m'élance.

Tourner à droite au feu tricolore, actionner le frein au niveau d'une priorité à droite pour faire s'allumer le feu stop, demi-tour dans la fourche au bout de la rue et retour avec une franche accélération.

Voilà, c'est fini, maintenant place à l'attente.

Les permis moto terminés, l'examinateur s'installe dans une voiture pour le passage des permis auto. Il sort son carnet et appelle les candidats moto. Le moniteur a beau me faire des mimiques de connivence je suis dans un état d'extrême tension.

La délivrance arrive avec la remise de ce fameux papier, sésame provisoire dans l'attente du document final, le fameux trois volets rose, qui sera disponible quelques semaines plus tard.

A l'euphorie du moment, s'ajoute la marque de confiance du moniteur qui me demande de rentrer avec la moto pendant qu'il continue sa mission sur place.

Me voici parti vers Epinay sur Seine (93), seul, libre, extasié par les nouvelles perspectives qui s'offrent maintenant.

Ensuite, c'est la course folle.

Je fonce à la Poste pour ponctionner mon livret d'épargne que j'alimente depuis des mois avec mes extras de week-end et vacances ponctuant mes cours à l'école hôtelière (Ferrandi à Paris).

Je prends le train et le métro pour arriver à la concession parisienne où j'avais repéré une CB 350 Honda d'occasion qui est toujours disponible. Nous commençons à établir les documents de cession quand le vendeur découvre que je suis mineur et qu'il faut donc une autorisation parentale.

Appel téléphonique inquiet à mon père (la situation est tendue à cette époque et mes parents m'ont donné leur autorisation de passage du permis qu'avec de grandes réticences).

Il accepte de me recevoir sur son lieu de travail. A nouveau le métro puis une longue marche jusqu'à Les Lilas (93) pour pouvoir revenir dans les temps avec le précieux document signé.

Et me voici enfin parti, juché sur MA moto pour une première et épique traversée de Paris et de sa banlieue !

Quel plaisir de pouvoir célébrer cet anniversaire ici, sur le circuit Bugatti où j'ai assisté à ma première grande course en septembre de cette même année (Bol d'Or 73 remporté par la Honda-Japauto où nous pouvions encore reconnaitre de nombreuses machines au son), et au sein de ce fabuleux team TRT 27, en compagnie des geeks de Nonocam.

Malheureusement, l'apéritif prévu le mercredi se trouve annulé par la météo …

Gros coups de vent qui déstabilisent quelques barnums et nous donnent donc des activités imprévues.

Ensuite, plus beaucoup de temps pour organiser cette pause dans l'univers de la course.

Mais j'ai tout de même vécu cette commémoration dans le cadre du circuit Bugatti et qui plus est, pendant la semaine des 24 heures du Mans moto !

Si beaucoup de choses ont changé depuis, la passion est toujours là, intacte et décuplée par l'expérience et les multiples aventures.

En souhaitant vivre encore de fabuleuses tranches de vie motocyclistes, au moins pendant quelques années, je souhaite à tous, et surtout aux plus jeunes, de pouvoir profiter autant que j'ai pu le faire …

Comments

[Descamps Franck]

Longue vie de motard avec un grand cœur qui partage ses expériences avec tout le monde Div. Je t’aime vraiment t’es un vrai pote

[pat19]

PARTAGE Franck, le maître mot ...
Et tu n'est pas le dernier dans ce domaine ...
Merci à toi de ce commentaire sympathique et des tranches de vies à continuer !