0h00
Inlassablement, les motos tournent, les faisceaux des phares balayent l'asphalte, le grondement des moteurs troue la nuit et Emilien tient parfaitement sa place dans cette ronde infernale …
0h48
David prend son relais après le démontage de l'amortisseur de direction qui est H.S.
Laurent Guimard, de TecnoGlobe, nous rend visite …
Mais s'il fait un point rapide de notre partenariat, il est aussi ici en tant que représentant du Repaire des Motards et il veut réaliser une interview, afin de rendre compte du vécu d'un team amateur !
Nous envisageons de mettre à contribution le Team-Manager (sympas les copains qui se défaussent ainsi !). Éric accepte et se lance dans l'exercice, à brûle pourpoint :
Et j'apprécie grandement ici l'attitude d'Éric qui met en valeur l'équipe, les partenaires, en abolissant totalement ses propres difficultés, voire déconvenues …
Merci encore à toi !
1h46
Lors du ravitaillement, un nouvel amortisseur de direction est installé sur la moto afin de favoriser le pilotage devenu encore plus fatiguant …
Mais cette heure difficile n'a pas suffisamment entamé la hargne du guerrier et David double son relais !
2h44
Après une maintenance de chaîne et un complément d'huile, David laisse sa place à Steven qui part pour 28 tours sans encombre. La moto ronronne parfaitement et l'équipe technique commence à accuser la fatigue qui n'est combattue par aucune décharge d'adrénaline …
3h36
Après un changement rapide de plaquettes à titre préventif, Emilien prend son relais.
Le ballet des hommes du technique est parfaitement rodé. Moins d'une minute est nécessaire pour ce relais traduit dans ces quelques photos, prises de la loge :
5h30
Je file rapidement à l'hospitality pour réveiller Maxime. Il prend à son compte les habitudes de l'ancien et veut vivre le lever du jour sur le circuit.
Motivé le gamin, et volontaire pour tenter de maitriser son appareil photo !
Pendant ce temps-là, Lydia est toujours à son poste, bien que nos visiteurs ne soient plus légions. Et elle n'est même pas supportée par un mari, Julien, écrasé de fatigue. Personne ne le remarque, couché dans un coin, camouflé derrière quelques chaises …
Il est vrai qu'il ne ronfle pas non plus ! ! !
Après mon retour, une triste nouvelle.
La GMT 94 vient de signer son abandon après la troisième chute de Louis Rossi …
Trop de casse pour repartir !
Une pensée émue vers Christophe Guyot et toute son équipe qui entament bien difficilement ce nouveau Championnat du Monde et la quête de sa troisième étoile …
6h02
Après les deux relais de Steven et Emilien qui se déroulent sans aucune anicroche, David se prépare à reprendre le guidon. La fatigue de son double relais précédent n'est plus visible après son repos … et les soins attentifs du duo Jean-Seb/Lloris, tel que l'on peut le constater sur cette photo :
Emilien rentre complètement exténué. Le froid devient intense. D'ailleurs, tous les véhicules sur le paddock sont couverts d'une mince pellicule de givre ! Et avec la vitesse, le froid est nettement accentué …
Cette fatigue est parfaitement détectable sous le casque, au travers de ses yeux. Elle devient flagrante sur tout le visage, fortement marqué … Mais le guerrier n'est pas terrassé ! ! !
Quelques vues de ce ravitaillement :
David ne s'aperçoit pas qu'il est reparti sans éclairage, toute son attention portée sur le pilotage …
Sommé par la direction de course, il rentre au stand pour un arrêt de près d'une demi-heure. Une soudure, sous le réservoir est défaillante. Heureusement Jef détecte vite cette origine, mais il faut le temps de démonter, mettre à nu le faisceau, rétablir la connexion et remonter l'ensemble …
Résultat, la #49 s'enfonce dans le classement.
7h00
Un point rapide, après 16h00 de course.
La #49 est en 41ème position, emmenée par Steven.
Le top 5 des EWC :
SRC (Kawasaki #11), Bolliger (Kawasaki #8), FCC (Honda #5), AprilMoto (Suzuki #50), R2CL(Suzuki #2).
Et en tête des Superstock, la Yamaha Viltaïs Expériences #333, 6ème au général.
Le ravitaillement et le départ de Steven en images :
Au retour de Steven, je participe à son déshabillage …
La combinaison de pluie, utilisée comme coupe-vent pour amoindrir la morsure du froid est trempée, collée au cuir … Il est transi, éreinté, mais le temps nécessaire à l'éviction de cette membrane de plastique n'efface pas le pâle sourire entretenu par quelques âneries !
J'imagine sans peine ce que doivent endurer les pilotes dans de telles conditions.
L'humidité issue de la sueur accumulée ainsi est un redoutable pont thermique que j'ai suffisamment tenté de combattre … à des vitesses nettement moindres et sans efforts aussi violents ! ! !
Emilien, remis en forme par le duo de choc des kinés-Ostéos et un peu de repos repart dans la ronde.
8h00
Heureusement, Maxime est rentré de son tour de circuit et peut nous abreuver de quelques vues du box. Une double évidence au travers de ce relâchement : la fatigue accumulée commence à peser et l'absence de nouvelles galères entraînent une certaine torpeur :
Emilien laisse ensuite le guidon à un David gonflé à bloc qui repart pour un double relais.
Ses motivations doivent être multiples :
- Offrir un temps de repos plus long à ses plus jeunes condisciples agressés
par le froid et la fatigue ? ? ?
- S'octroyer un dernier run flamboyant pour ce qu'il a annoncé comme
ses dernières 24h00 du Mans ? ? ?
- Démontrer que "l'ancien" a encore des ressources, que son arrêt programmé
n'est pas subi, mais un choix délibéré ? ? ?
Ce ne sont que mes propres conjectures, mais je pense qu'il y a un peu de tout ça !
Et il est vraiment en forme le David, il réalise une superbe remontée, 4 places, qui ramène
la #49 à la 37ème position …
11h15
Emilien prend son relais et poursuit l'effort en grignotant une nouvelle place. La #49 est 36ème
lorsqu'il laisse sa place à Steven.
Quelques vues sur piste de cette matinée (Xavier) :
21ème heure de course
Coup de Trafalgar. La moto rentre au stand, la tête de carénage brinquebalante … Le support, non renforcé sur celle-ci contrairement à l'autre machine, a cédé.
Réparation de fortune rapide qui permet à Steven de repartir terminer son relais et laisser ensuite sa place à David.
Heureusement, Maxime qui se délecte du spectacle assure aussi la mission de photographe pour ce relais …
L'occasion de saisir la précision des enchainements, mais aussi des regards, des mines fatiguées, particulièrement révélatrices :
David est donc reparti pour son ultime étape de cette course mythique …
23ème heure de course
Emilien termine aussi son dernier relais et cède la place au jeune Steven.
La fin du supplice approche et les deux briscards que sont David et Emilien veulent probablement se reposer avant les inévitables photos pour apparaître plus frais…
Roublards ces deux coquins ! ! !
Plus sérieusement, ils veulent tout simplement offrir à Steven ce moment magique de l'arrivée, instant de consécration de son baptême de l'Endurance.
Que dire de plus sur un tel geste ?
Mais à 20 minutes de la fin, nouveau rebondissement : la pluie refait son apparition …
Dans la pit-lane, c'est l'effervescence, voire la panique. Toutes les motos rentrent pour changer de pneus. Ce serait trop bête de tout perdre si près de la fin par une chute malencontreuse !
Steven repart rapidement en pneu pluie et participe aussi à l'effort commun en gagnant une nouvelle place, alors que la pluie, fugace, n'a fait qu'une brève apparition …
Les dernières dizaines de minutes (Xavier) :
Mais aussi vus par Yves-Alain :
15h00
Le panneautage (bien que légèrement tronqué sur la photo) annonce la couleur :
La #49 est à l'arrivée, pour la seconde fois.
2 participations, 2 arrivées, carton plein qui déjoue toutes les statistiques évoquées par Laurent Guimard !
35ème position pour Steven Neumann, à 81 tours du leader, la Kawasaki SRC #11 aux mains expertes d'un Greg Leblanc qui exulte !
Personnellement, je ne peux vivre les instants suivants qu'au travers des clameurs et des aboiements rauques de moteurs qui me parviennent d'en bas …
J'adresse à nos internautes cette dernière photo avec le texte final :
C'est fini, nous sommes arrivés (35ème) ! ! !
C'était dur, mais c'était bon ! ! !
Merci à vous tous pour vos messages, votre soutien, votre présence, même à distance ...
D'ici, j'entends les cris, les sifflets, les applaudissements, les explosions de joie ...
Nous vous abandonnons pour aujourd'hui, la journée débutée hier est loin d'être finie ...
Mais dans les jours et semaines à venir, nous nous retrouverons au travers de cette magnifique histoire, accompagnée de quelques milliers de photos ...
Merci encore et à très vite ! ! !
Et je commence à répondre aux nombreux messages qui affluent … mais aussi à préparer le déménagement de la loge !
Cette délivrance qui se vit en pit-lane est difficile à exprimer par des mots !
La haie d'honneur, fervente, admirative, qui accueille avec joie ces chevaliers des temps modernes, qui marque la fin de l'épreuve, dans tous les sens du terme, qui valide la satisfaction du devoir accompli … dans la douleur et maintenant dans l'allégresse !
Mais ces instants sont parfaitement captés par deux photographes (même si Steven est quasiment invisible dans son cocon d'humains en délire).
Et vu les conditions météo de toute cette période, nous pouvons parfaitement utiliser des termes de marine …
De tribord, Xavier :
Et de Bâbord, Maxime :
Ce défilé à peine terminé, même sans side-car, David s'empresse de faire le singe (terme consacré du passager dans le "panier"du side !) …
Objectif : descendre le panneau de box pour réaliser les premières photos après l'arrivée !
Les visages marqués sont auréolés des sourires de la satisfaction ! ! !
Photos Maxime
Je peux enfin rejoindre la troupe perdue dans les effusions …
La fatigue n'a plus de prise, au moins pour quelques instants. Accolades, embrassades, petits mots, regards, autant de postures qui marquent le plaisir d'être ensemble, la satisfaction d'avoir vaincu. Photos de Xavier :
L'allégorie sublimée de cette force monumentale que chacun de ces hommes et femmes ont su construire au service d'une équipe qui obtient ainsi des résultats fort probants !
Ces expressions superbement captées par Yves Alain Enndewell (énorme merci à toi !) :
Nos voisins et amis de la #36, la Yamaha 3ART – Yam'Avenue sont aussi dans la joie, et ils le peuvent …
Après avoir vaincu bien des aléas, ils sont sur le podium de la catégorie. Et à la meilleure place, 1er ! ! !
Quelle magnifique consécration après les galères et l'abandon de l'année passée, mais nous y reviendrons plus tard …
Bravo et respect !
Toutefois la journée est loin d'être terminée …
Pendant que chacun s'active dans le box et à l'hospitality, j'évacue la loge, admirablement secondé pour la logistique et le transport des objets lourds, … et récupère le chèque de caution après un état des lieux satisfaisant !
Après cela, un coup de main à la fin de l'évacuation du box et procéder enfin à ce nouvel état des lieux qui ne présente pas plus de difficultés …
Nous ne sommes pas des sauvages tout de même !
La fin de l'après-midi est consacrée à l'hospitality et à un rapide casse-croute.
Les dernières heures sont complexes. Il faut démonter l'ultime barnum sous le déluge. Cette météo humide se rappelle à nous jusque dans les derniers moments …
21h00
Un à un, les multiples véhicules de la caranne Choletaise prennent la route, du plus léger, la moto de Fifi soigneusement engoncé dans sa tenue de pluie … au plus lourd, le 19 tonnes, aux mains expertes de Geoffrey.
Encore quelques échanges avec Maxime avant d'être terrassés par le sommeil. Nous repartirons demain, en meilleure forme …
Un dernier hommage aux différentes composantes de cette superbe histoire,
des pilotes endurants,
des machines performantes,
une équipe dynamique et joviale,
des partenaires présents, actifs et engagés :
Photos Yves-Alain et Bannière Team.
Bravo, et merci à vous tous !