Après la mémorable journée d'inauguration de "Chez Raoul" (cf. Chez Raoul ! ), nous avons le privilège de tester les chambres d'hôtes avec Luc, un fidèle du lieu qui s'investit sans compter, et ma cousine Anne. Bien agréable.
Initialement, elle m'avait réclamé une virée à Saint Cirq Lapopie et je l'ai embringuée dans ce périple un peu plus varié … Il est temps maintenant de se consacrer à ses vœux !
Exceptionnellement, nous déambulons avec sa voiture. Les prévisions météo, sans être rédhibitoires, n'étaient pas fantastiques. De plus Anne redoutait tant de kilomètres sur mon destrier.
Ce que femme veut, Dieu le veut …
Accessoirement, cela me permet de tester la batterie du Tomtom. Exceptionnel.
En prenant la précaution de le mettre en veille à chaque arrêt, il ne donne aucun signe de défaillance sur plus de sept heures d'un trajet qui débute par la traversée d'un Larzac magnifique bien que manquant d'un peu de lumière sous les nuages.
Ces terres arides et grandioses où le végétal combat le minéral dans l'occupation d'un rude environnement appellent à l'étonnement, à l'admiration … et à la réflexion !
Premier arrêt au viaduc de Millau. Si Anne l'a déjà emprunté, elle le découvre maintenant par sa base et se range à mon avis. Encore plus impressionnant et majestueux vu sous cet angle.
Nous reprenons notre route sous les conseils du GPS qui nous permet de découvrir des paysages aussi variés que superbes et qui nous engage à quelques pauses.
En début de soirée, nous prenons possession de notre logement avant de nous propulser vers le restaurant conseillé par nos hôtes, Le Cantou à Saint Cirq.
Pour cette étape, magnanime, Anne invite son cousin, G. O. et chauffeur pour, entre autre, fêter son anniversaire !
Plutôt bon signe, le restaurant est complet et nous devons attendre qu'une table se libère.
Pas désagréable au milieu de ces vieilles pierres !
Nous sommes installés en terrasse depuis quelques minutes lorsque le vent se lève, le grondement du tonnerre se rapproche et la pluie survient. Un peu d'air bienvenu dans l'étouffante chaleur.
Rapidement, les cieux se déchainent et nous rentrons précipitamment dans la salle, sous un déluge accompagné de fortes rafales de vent. Les lumières clignotent puis s'éteignent définitivement pour laisser place au grandiose spectacle visible de la fenêtre.
Dans le noir complet, les falaises et bois environnants s'illuminent sous un feu roulant d'éclairs. La cadence de ces décharges électriques est telle que tous les détails de ce superbe environnement restent parfaitement visibles pendant plusieurs secondes d'affilée …
Dans ce contexte particulièrement précaire, l'équipe du Cantou ne perd ni sa bonne humeur, ni son efficacité et le service continue, cahin-caha, et heureusement pour nous, nous finissons par être octroyés de mets aussi délicieux que joliment présentés. Ce ne sera pas le cas pour tout le monde. Assurer la totalité du service sans électricité était impossible.
Néanmoins, l'ambiance est excellente et nous blaguons autant avec les voisins qu'avec les officiants. Au dessert, alors que nous devisons avec la serveuse, Anne évoque l'événement du jour me concernant. Immédiatement, la jeune femme propose de récupérer toutes les bougies disséminées dans la salle pour marquer dignement cet anniversaire. Je décline l'offre en prétextant qu'il n'y en aurait sûrement pas assez et que la table serait trop petite …
Excellents moments de convivialité, de détente et de rires !
Au moment de quitter les lieux, se pose le problème du règlement. Nous n'avons pas assez de liquidités, pas de chéquiers et le terminal de paiement n'est bien sûr pas en mesure de débiter nos cartes bancaires … Comme nous devons revenir visiter le village, je propose de laisser ma carte d'identité en attendant que nous repassions payer. Peine perdue … Ils sont fermés les deux jours suivants !
Ils déclinent donc cet arrangement et nous proposent de laisser le chèque à nos hôtes ! ! !
Merci encore à eux pour cette preuve de confiance.
Le retour est scabreux. Il faut retrouver la voiture sous la pluie, heureusement moins violente, puis faire un gymkhana entre les arbres et les coulées de terre et de roches.
5 kilomètres que, pour une fois, j'apprécie de faire en voiture.
En moto, l'exercice s'avérait bien plus compliqué et périlleux !
Mais une lumière nous guide dans cette nuit d'encre. Telle l'étoile du berger, "Le Rucher de Pech Larive" brille … grâce à son équipement solaire qui le rend totalement indépendant des réseaux d'approvisionnement électrique !
La petite route qui monte à l'assaut du gîte se termine par un chemin très carrossable et peu encombré … jusqu'aux derniers mètres. Là, un arbre couché barre inexorablement l'accès aux véhicules, mais tout juste au-dessus du parking.
La nuit est parfaite dans ce nid douillet et accueillant. Bercé par les résidus de vent bruissant dans les arbres, je m'abandonne aux doux rêves de cet anniversaire que je ne suis pas prêt d'oublier !
José a pris soin d'attendre le petit-déjeuner pour débiter cet arbre !
Le premier repas met une note de lumière dans le matin brumeux. Les confitures, miels, pains d'épices et fruits sont excellents et bénéficient d'un circuit qui ne peut pas être plus court.
Produits, transformés et dégustés au même endroit !
La météo étant encore annoncée comme capricieuse, nous partons sur Cahors pour assurer notre logistique et faire découvrir la ville et son environnement à Anne. J'en profite pour me régaler du cloître de la cathédrale … que je n'avais pas remarqué précédemment.
Erreur plaisamment réparée !
La fin de la journée est consacrée au chemin de halage repéré en juillet (cf. Un magnifique chemin de halage ! ). Ma grande cousine admire les prouesses de la nature, les travaux de l'homme, mais aussi les jeux de lumière sur l'eau calme du Lot. Les superbes reflets d'un ciel moiré de légers nuages, des falaises abruptes et d'une végétation exubérante sont autant d'éléments qui aiguisent son œil d'artiste. Elle doit probablement imaginer ses prochaines aquarelles …
La journée se termine de la plus belle des manières. Un pique-nique au milieu de la nature, mais confortablement installés sur l'équipement du gîte, une solide table et ses bancs. La lumière décline sur la superbe vue que nous octroie ce site pour laisser place à une voûte céleste qui se pare de quelques étoiles, les plus lumineuses. Bientôt, dans la nuit noire, le ciel est constellé d'une multitude de points brillants. De bon augure pour le lendemain. Le calme absolu de l'endroit est parfois malmené par un cri d'animal ou le grondement lointain et fugace d'un avion traversant l'éther à haute altitude.
Bonne mise en condition pour une excellente nuit !
Le lendemain matin, nouveau rituel du petit-déjeuner dans un décor sublime. Les bancs de brumes s'étirent et s'évaporent, les derniers nuages montent des vallées, se disloquent, et s'étiolent dans l'azur retrouvé.
Un passage au laboratoire nous offre le spectacle de Véro et José dans leurs œuvres. Les pots de confiture de figues de la veille attendent d'être stérilisés. Les pêches de vigne à peine épluchées vont rejoindre les chaudrons de cuivre pour se transformer en de nouvelles et savoureuses confitures. Certifiés pur sucre, pur fruit … et sainement réalisés avec passion !
Un petit tour à la boutique qui s'avère être une caverne dotée d'une somme de produits étonnante, les multiples productions du lieu et une offre annexe de marchandises complémentaires … locales et bio. La constance de l'engagement "nature" est respectée !
Un dernier arrêt dans les premiers vergers achève de nous convaincre (s'il en était besoin) quant à l'excellence de la démarche mise en œuvre ici.
Que ce soit au restaurant "Le Cantou" ou au gîte "Le Rucher de Pech Larive", nous avons rencontré des ambassadeurs parfaits d'un département qui s'affiche, avec raison, sous le vocable "l'esprit Lot".
Quel bel esprit, quel plaisir de rencontrer de telles personnes, quelle joie de partager ces instants fabuleux avec eux …
Mais il est temps maintenant de remplir le contrat originel, la visite de Saint Cirq Lapopie. Quelques heures de ravissement dans ce superbe village encore bien encombré de nombreux touristes, même si le flux à tendance à s'amenuiser légèrement.
Plutôt que d'utiliser une suite de mots dithyrambiques, en voici quelques vues :
Et en bonus, je vous offre quelques photos du mois de juillet que j'avais volontairement omises précédemment afin de ne pas déflorer le sujet avant cette visite avec Anne (cf. Rider 400 - Goguette en Quercy !).
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Une lumière bien différente au petit matin encore frais de cette période de canicule, et surtout un lieu paisible avant l'afflux touristique.
Il paraît que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt …
Le retour s'opère par l'édifiante vallée du Célé dont la route fête son 150ème anniversaire.
Encore plus magique !
En plus du spectacle, elle nous offre une récolte impromptue. Un figuier martyrisé par le déchainement des cieux nous propose ses fruits parfaitement murs … sur ses branches au sol. De quoi s'occuper sainement pour les dernières heures de vacances de ma visiteuse.
Et je découvre aussi un nouveau site, l'ancien prieuré de Val Paradis avec sa tour si particulière, situé à Espagnac Sainte Eulalie.
Une dernière pause assez rapide à Figeac :
Les deux jours restants sont essentiellement consacrés à la récolte de mûres et à la réalisation de confitures. De quoi retourner vers Clermont puis la capitale avec des souvenirs sucrés et concrets.
Mais aussi une rapide escapade vers Salers et au château de Val :
Quant à moi, il faut que je prépare l'arrivée de mes prochains visiteurs, Amiénois cette fois-ci …
Merci encore à toi, Anne, pour ces moments de partage, d'échanges et de souvenirs
que tu as su provoquer, animer et vivre …
sans compter cet anniversaire à grand spectacle !