Jeudi 21 août 8H00
Nous partons de Bort en direction de Metz et je suis déjà déçu. En effet, le temps est magnifique et nous sommes en voiture !
Si Laurence refait de la moto, en passagère, depuis son accident, c'est seulement pour quelques balades tranquilles. Physiquement, elle ne peut pas supporter de
long parcours. Comme elle voulait profiter de ses derniers jours de vacances, je n'ai pas pu faire autrement que partir avec elle, mais sans moto ! ! !
Nous avons décidé de faire du tourisme et de nous arrêter manger dans le Morvan chez Carole et Olivier (relais motard
58).
Dans les contreforts du Morvan je contiens mon irritation. Le soleil brille, la chaussée est sèche, les courbes se
succèdent, et je suis enfermé dans la voiture. Après Château Chinon, je laisse éclater mon courroux. Les virages s'enchaînent sur ce merveilleux circuit au milieu des bois et c'est la première
fois que je peux profiter de conditions aussi exceptionnelles dans cette région ! ! ! Laurence finit par tellement culpabiliser que je suis obligé de lui préciser que j'en rajoute tout de même un
petit peu . . . (la fille de Brigitte et Serge ne me surnommait-elle pas "Père Taquin" ?)
Le déjeuner à l'auberge des voyageurs est excellent et se déroule dans la bonne humeur. Trois motards Troyens (cela ne s'invente pas) de passage en BMW, Guzzi Le
Mans, et CB 500 pour Madame partagent ce repas. Ils ne sont pas plus tristes que nous et les boutades fusent de tous bords. Après leur départ, nous discutons encore avec Carole et Olivier, mais
nos obligations Messines nous obligent à conclure trop rapidement.
DD07 est en route de son côté avec sa vaillante Kawette. Il pense être au niveau de Chaumont à peu près en même temps que nous et nous nous fixons donc un rendez
vous à l'entrée de la ville. Après une demi-heure d'attente l'horaire maximum envisagé arrive à échéance et je commence à douter sur ma bonne compréhension de la sortie. De plus, ma vitesse de
progression est plus lente que celle de la moto, essentiellement pour les dépassements. Je décide donc de reprendre ma route après avoir laissé un message sur le répondeur du motard.
20 minutes plus tard, Dédé est arrivé à Chaumont et nous nous fixons un nouveau rendez-vous à Neufchâteau. Dédé arrive une demi-heure plus tard. Brigitte ne tarde
pas à nous appeler. Elle avait prévu une sortie en ville pour 20H30 et elle est sans nouvelles à 19H00 ! ! ! Nous repartons rapidement et arrivons vers 20H00, juste le temps de prendre un
apéritif et partir en ville pour un concert en plein air. Au retour, nous pouvons nous délecter du chou farci confectionné la veille au soir à Bort.
Le lendemain, Brigitte travaille et Laurence a un rendez-vous à midi. Nous en profitons donc pour aller faire quelques emplettes au Luxembourg. Il faut bien, entre
autre, renouveler les stocks liquides mis à mal la semaine dernière ! ! !
L'après midi est consacrée à des visites historiques. Dédé souhaitait renouer avec des souvenirs de la première guerre mondiale (mémoire familiale s'entend. Si nous
le chambrons quelquefois sur les guerres qu'il a connues, il ne s'agit tout de même pas de celle de 14 -18 ! ! ! ). Le rappel de cette période noire est édifiant. Nous sommes sous une pluie
battante et nous pensons à tous ces combattants qui ont vécu des semaines, des mois, des années dans des conditions dramatiques et terribles. Nous pensons à ces millions d'hommes qui sont restés
là. Les nombreux cimetières qui jalonnent cette région nous l'évoquent tragiquement.
Le samedi, Les filles partent dans les magasins pendant que Dédé, Serge et moi profitons d'une météo meilleure pour faire de la moto. Je chevauche l'Inazuma (Suzuki
GSX 750) que m'a confiée Brigitte. Je peux ainsi me familiariser avec ce nouveau destrier avant la sortie du lendemain.
La soirée est festive. Jean-Yves, l'organisateur de cette finale du tour de France, nous a proposé de le rejoindre pour une fête dans son village de Servigny les
Sainte Barbe. Il nous accueille chez lui pour l'apéritif puis nous allons déguster le fameux cochon grillé accompagné des fameuses "pommes de terre Monique". Un régal. Serge rencontre des anciens
collègues de travail et l'ambiance est joyeuse. Nous chahutons avec cette joviale équipe de bénévoles. Merci encore à eux pour cette sympathique soirée.
Nous terminons plus calmement chez Jean-Yves et Nadine pour le café et la dégustation d'une Mirabelle locale pour certains. Fidèle à mes habitudes, amplifiées de
mes fonctions de chauffeur, je reste sobre !
Le dimanche est LE grand jour.
L'objectif est de conclure un tour de France démarré il y a deux ans.
Tom, un motard Belge trouve cette idée pour récolter des fonds au profit de HMS (Handicap Motard Solidarité).
Un drap où est dessiné une carte de France sert de relais à tous les motards qui font véhiculer ce support et y apposent commentaires et signatures.
Dédé est la cheville ouvrière de l'organisation des relais, avec le soutien du Repaire des Motards pour la
communication.
Le trophée brandit par Thomas.
Nous avons rendez-vous à 10H00 et Didier (un motard de la région connu il y à une dizaine d'années dans mon gîte en Ardèche) nous a rejoint avec sa Harley-Davidson qu'il a préférée à son Bandit
1200. Nous sommes les premiers et en profitons pour prendre un café en terrasse devant la majestueuse cathédrale. Dédé exploite ces instants pour s'entretenir avec les journalistes du Républicain
Lorrain. Les motards locaux puis régionaux et Belges nous rejoignent petit à petit. Nous pensions être une vingtaine et nous sommes plus de quarante. Il faut prévenir le restaurant pour le repas
de midi.
Les journalistes continuent leurs interviews, prennent des photos et libèrent la meute qui va se positionner entre la cathédrale et la mairie. Auguste décor sous un
soleil pimpant pour quelques nouvelles photos et un départ de tour de ville. La route est ensuite prise vers le nord pour rejoindre une agréable guinguette à Uckange. Le service est long et
augmente le retard accumulé. Tom et ses lieutenants Belges réétudient le road book pour abréger la balade de l'après midi. Certains, dont Philippe,
président de HMS doivent nous abandonner rapidement vu l'heure avancée.
Ils peuvent être fier ces quatre là :
Philippe, président de HMS ;
Jean-Yves le GO local ;
Thomas, l'initiateur ;
André, la fourmi qui a continuellement mis de l'huile dans les rouages . . .
Une portion d'autoroute nous permet de rejoindre de ravissantes routes Luxembourgeoises qui serpentent entre pâturages et somptueuses forêts de sapins. L'Inazuma se révèle bien plus maniable que
la vieille Diversion habituelle. Néanmoins je garde une certaine retenue. Je ne connais pas suffisamment cette moto et, surtout, elle ne m'appartient pas. Cela me chagrinerais de faire une ânerie
avec !
A Diekirch, un rapide arrêt permet à une partie du groupe d'écourter la sortie, chacun ayant ses obligations. En ce qui nous concerne, Didier doit retrouver Martine
et Serge et moi devons rentrer pour rejoindre nos compagnes. Nous étions convenus de rentrer dans l'après midi et celle-ci est déjà bien avancée. Dédé poursuit le programme fort alléchant et nous
nous organisons pour le récupérer le soir s'il arrive après notre départ pour aller dîner dans le nouvel appartement de Clarisse.
Tom a voulu évaluer notre perspicacité. Il nous annonce que nous devons d'abord suivre les directions de Luxembourg, puis celles de Metz. Or, les premiers panneaux
Luxembourg ne seront présents qu'après la sortie de la ville. Heureusement que j'avais étudié sérieusement la carte avant et pris les bonnes orientations.
Un long week-end fantastique et bien chargé se termine. Nous repartons de Metz pour trois jours à Paris le lundi matin. Un arrêt déjeuner dans l'Essonne chez mon
pote Jacques, puis la course des rencontres familiales, amicales et extraprofessionnelles. Dédé est reparti le mardi pour profiter d'une météo plus favorable et est bien rentré dans sa lointaine
Ardèche.
Merci à vous tous pour cette bonne humeur, cette fraternité. Une merveilleuse occasion de rencontre et la possibilité de mettre des têtes sur des pseudos.
Bravo à tous les relayeurs de cette aventure qui prouve que la solidarité existe toujours ;
Bravo à ces motards handicapés qui s'échinent à trouver des solutions adaptées et qui forcent notre respect par leur simplicité et leur moral joyeux. Un exemple a
méditer dans les moments de galère. Ca aide à positiver !
Bravo à Thomas pour cette idée, à Jean-Yves et André pour leurs investissements dans l'opération, à Philippe pour son abnégation dans HMS.
Départ de Metz (dommage pour les derniers . . .)
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et merci à Brigitte pour cette vidéo et quelques unes des photos.