Je vous communique ci-après une lettre adressée à la F.F.M. après mes interventions.
Cette personne m'a demandée de vous fournir son point de vue après ma contribution engendrée par le traitement reçu par notre ami JD (cf. COMMISSAIRE DE PISTE, crise des vocations ? ).
Je me suis permis quelques coupures de texte signalées par [...] pour occulter des propos peu amènes (même si je peux les comprendre! ! !).
COMMISSAIRES EN COLERE
Je vous écris aujourd'hui afin de vous relater notre première et malheureuse expérience aux 24 heures du Mans, En
effet, commissaire de piste, j'avais réussi à obtenir un poste cette année pour cette épreuve prestigieuse, Très enthousiaste et certaine du souvenir magnifique et impérissable que j'en garderai,
j'enrôle avec moi un ami commissaire ainsi qu'un autre ami qui allait faire office de team manager (préparer les repas, nous conduire sur l'épreuve), je pars donc de Billère, agglomération de
pau, à 8h00 du matin, avec mon ami team manager plus simplement d'ailleurs accompagnant, nous devons prendre mon ami commissaire à Mont de Marsan où il réside, Nous voilà donc tous en route pour
le Mans!
Petite parenthèse économique, l'investissement pour ma part a été de 75euros de gasoil, 40euros de sac de
couchage, 40euros de combinaison puisque je n'en possédais pas et enfin 30 euros de denrées alimentaires les repas n'étant pas pris en charge par l'organisateur, soit un total de 185euros!
J'évoque ce point pour répondre à la lettre publiée dans moto journal, composée par un collège, qui n'évoque que partiellement l'engagement du commissaire de piste par son action bénévole et
gratuite, vision un peu romantique de l'engagement qui se veut par la force des choses financier également!
Arrivés au Mans, nous nous rendons au bureau pour retirer nos pass, pas grâce à l'organisation composée
essentiellement de petits bonhommes en gilet fluos jaune incapables de nous donner une direction mais grâce à la bonne volonté de la gendarmerie nationale, qui il faut le souligner est très
souvent critiquée, nous a permis avec son précieux concours d'arriver à l'endroit dit, Pour ce qui est de l'accueil, il a effectivement était succint voire insignifiant,
Deuxième étape, rejoindre notre poste, avec le plan ça a été plus facile mais les embouteillages nous ont retenu 3
heures durant, une véritable partie de plaisir! Je travaillais la veille du départ et devait reprendre le lendemain de notre retour! 14 heures de route en tout,
Entrés dans l'enceinte du circuit, nous trouvons bien la zone où doit se situer le poste auquel nous sommes
attachés, quelle a été notre surprise de trouver les autres postes attenants mais aucun panneau de repère pour le notre! Cela commençait à prendre une allure de triangle des Bermudes, là encore
personne pour nous renseigner! Enfin, par déduction nous nous présentons devant un portail en fer, un homme apparaît au moment où nous prenons l'initiative de nous introduire, Celui-ci nous
confirme qu'il s'agit bien du poste en question et nous fait rentrer,
Nous arrivons enfin à 22 heures et là le plus beau reste à venir! Nous rejoignons le cabanon des commissaires en
voiture afin de nous présenter et regagner l'emplacement que nous devions occuper avec nos tentes, Le premier mot que nous avons entendu d'un des commissaires attablés a été «dégagez!», [...]
Assez choqués, nous décidons de faire marche arrière et de nous rendre à pied au cabanon pour demander où nous pouvions planter notre tente, enfin poser notre tente plutôt! Très occupés à
festoyer, nos amis commissaires du coin nous demande de nous installer à 20 mètres du cabanon sur l'asphalte à côté de leurs voitures en stationnement! Impossible bien sur de planter les sardines
vous vous en doutez ; ensuite nous commençons à nous intéresser aux branchements électriques afin de pouvoir gonfler nos matelas gonflables et préparer notre repas, surprise! Toutes les prises
étaient occupées par les seuls commissaires qui restaient sur place en camping car, stationnés sur une portion de notre poste que nous n'avons même pas vu, même de loin, Leur chauffage étant la
priorité, nous avons rapidement gonflé nos matelas en comprenant que pour l'usage de la gazinière qui se trouvait dans le cabanon fallait même pas y penser! Nous avons donc sorti notre matériel
de secours, le plus petit réchaud du monde, bien que pouvant nous voir de loin, ils n'ont même pas pris la peine de nous regarder! [...] Nous avons donc fait l'objet d'une indifférence sans
pareille, Ce soir là, le premier et le dernier d'ailleurs, nous avons mangé des pâtes à la bolognaise que nous avons cuisiné en 3 quarts d'heures!
L'essentiel étant excécuté, c'est à dire s'installer et manger, je demande avant de me coucher où sont les
toilettes? La réponse à la hauteur de l'accueil : «oui, vous pouvez y aller, c'est là», A ce moment là je ne me doutais pas de ce qui m'attendais, Des toilettes entartrés du fond jusqu'au niveau
de l'eau, après le triangle des Bermudes c'était le trou noir! Je ne parle pas de l'état de propreté du cabanon en général il me faudrait tout un paragraphe pour en évoquer l'état de saleté,
Prévoyant pour le lendemain de me rendre dans les autres sanitaires prévus pour les commissaires sur le circuit, je demande innocemment où ils se trouvent, la réponse fut : «à un petit kilomètre»
; Là j'ai vite compris que je n'allais pas beaucoup pouvoir me reposer! Entre manger, se laver et se reposer il fallait faire un choix de toute évidence!
La nuit se passe, enfin quand je dis la nuit c'est de 4 heures du matin à 7 heures pour moi, car le bruit aidant
et le passage incessant près de nos tentes de personnes de toute sorte ne m'a pas permis de fermer l'oeil plus de 3 heures ; A ce sujet d'ailleurs, la sécurité est passée un peu avant minuit pour
demander aux commissaires du coin qui traversait le circuit à pieds? [...]
Maintenant nous arrivons au lendemain, je me suis levée les yeux comme deux boules de billards, la veille avait
été rude et la nuit très courte, nous allons donc aux informations, puisque personne ne nous parle et tout le monde nous ignore, pour demander quels seraient les horaires que nous avions à tenir,
là encore un choix très personnel pour nos collègues du coin qui ne pouvaient officier que 4 heures d'affilée, donc on nous imposait de tourner toutes les 4 heures, c'est à dire, 4 heures en
poste et 4 heures de repos et ce pendant 24 heures! Alors après une très courte réflexion, c'était tout vu pour nous, nous nous sommes rendus à l'évidence, manger, dormir, se laver en 4 heures
pour certaine tranche horaire, au moins une sur deux c'était impossible, vu notre état de fatigue et la bonne ambiance, il valait mieux renoncer,
Sur ce point, j'ajouterai également qu'il est très charitable à l'organisation d'offrir un petit déjeuner auquel
nous n'aurions pas pu nous rendre faute de temps et donc pas pu bénéficié de près ou de loin puisque la seule chose qu'il offrait il fallait aussi marcher pour l'obtenir!
Je poursuis, la cerise sur le gâteau, le fameux commissaire du coin vient enfin vers nous quand il nous voit
plier, je lui fais part alors de ma très grande indignation et d'un mon immense déception, Il essaie alors de rattraper le coup en invoquant que le circuit ne lui a pas fourni de frigo et qu'il a
du amener le sien comme la gazinière! Devant un tel désarroi, je continue à plier en pensant qu'il n'aime pas boire chaud l'apéro et que la gazinière ne doit pas lui servir à grand chose, Trêve
de plaisanterie, il retourne briefer son équipe ne comprenant en tout que 13 où 14 commissaires, à raison de 3 postes séparés pour un quart (radio, signal, ramasse) c'est super hyper méga ligth
pour un championnat du monde!
Pour terminer, le responsable des commissaires vient nous faire une petite visite qui se résumera, et là lui a
fait un réel effort de communication, à : «dégagez et vite!», ce mot sera donc le premier et le dernier que nous ayons entendu, pas très fin bien sur mais cependant cette épopée aurait pu faire
l'objet d'une pièce pour le génial Molière s'il avait toujours été de ce bas monde!
J'oubliais avant de nous demander de dégager il a eu le culot de me réclamer les 3 pass accompagnants qu'il nous
restait, là j'ai estimé que l'investissement financier que j'avais engagé me payer au moins la matinée et le départ des 24 heures alors j'ai tout bonnement refusé en invoquant un don le soir de
notre arrivée, je ne pense pas qu'il ait pu être en mesure de comprendre quoi que ce soit et c'est vrai là j'ai menti ce que je ne fais jamais, Il a bien sur ajouter que nous ne serions plus
jamais les bienvenus! Détail qu'il m'a arraché de la bouche, une telle expérience n'engageant systématiquement pour n'importe quel individu un retour éventuel conscient! Pour ce qui est de sa
notion de bienvenue je vous laisse juge de l'apprécier, en ce qui me concerne je pense qu'il n'en a jamais connu la définition! Avec les garçons nous avons rejoint la tribune principale, regardé
les 2 courses de 250, la course de sides, les cascades et enfin la cérémonie d'ouverture et le départ des 24 heures, Puis nous sommes allés nous prendre un souvenir, le plus mauvais mais pas le
moins mémorable de cette course d'exception se déroulant sur un circuit où l'on est encore bien moins reçu et loti qu'un chien à la spa,
Pour conclure, je voudrais dire que je ne suis pas étonnée par le sous effectif de commissaires et que dans ces
conditions cela ira de mal en pire, Certains du coin feront l'objet [...] de maladie, d'imprévu et d'obligations familiales qui les empêcheront d'officier, Et je vous le demande, qui les
remplaceront, personne, Même si cela paraît grotesque la fin de cette épreuve est proche et ce ne sera pas par faute de prestige de la dite épreuve, mais faute de commissaires,
C.C.