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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 15:07

Cela fait deux ans que je participe à cette concentration organisée pour l'ascension par le MCP Les Cromagnons de la Bachellerie (24).

 

Sébastien dit "néné" est un des anciens de cette rencontre et nous y traîne chaque année. A chaque fois il regrette de ne pas avoir de coupe malgré son assiduité. Cette année je lui propose de rafler un maximum de prix et il est enthousiaste à cette idée.

 

Dès janvier j'évalue les possibilités de rallier le plus de monde possible pour organiser ce week-end mémorable. Le projet s'établit sur le plan suivant :


  • Le jeudi, à partir de la vallée du Rhône, nous rallions le gîte de Champ sur Tarentaine dans le Cantal. Ceux qui viendraient d'autres régions nous y rejoindraient ;
  • Le vendredi, l'ensemble du groupe comprenant, en plus de nous, les participants éventuels d'autres régions et les adhérents du MC de Champs partiraient pour la Dordogne pour installer le campement ;
  • Samedi, prévoir balades et repas du midi, le soir étant réservé à la concentration ;
  • Dimanche, organiser les retours et l'éventuelle logistique qui va bien.

 

Sur cette base, je commence à sonder tous les partants et les perspectives deviennent vite affolantes. Plus de 20 personnes sont intéressées en vallée du Rhône, Serge de Metz, Pascal et William de Bretagne, Fred et Marvine de La Rochelle et une dizaine de Champ (15) sont sur les rangs.

 

Il ne s'agit donc plus d'une sortie entre copains et il faut s'organiser sérieusement. Gérer les réservations des repas et couchages, les inscriptions à la concentration, les engagements financiers, les parcours, tous ces éléments dont dépendront une réussite ou un fiasco.

 

Je réalise des documents d'inscription. Ils intègrent l'ensemble des options et les financements de chacun. Denis de Champ sur Tarentaine, qui cumule les charges de président du MC local et de propriétaire du gîte, se charge de centraliser les inscriptions Cantalou pendant que j'enregistre toutes les autres. Je sous-traite l'organisation des parcours à André (futur DD07), notre maître ès Road Book.

 

Le jour J, le cœur du groupe se compose de  Néné et Stéphanie, René, André, Carlo, Alfred (notre papy de 73 ans avec sa magnifique R90S), Patricia, Patrick et Chantal, Fabien et sa copine, Jean-luc, moi et ma fille Céline. Il est sérieusement étoffé par 2 Jean-pierre, Ludo, Nicolas, Pascal, et quelques autres.

 

Nous partons de Saint Martin d'Ardèche à plus de 25 bécanes. Chacun est muni d'un RB et d'une liste téléphonique. Néné, sur une Harley dont seul le moteur peut porter le nom, est euphorique. Le temps est magnifique et l'humeur générale particulièrement joyeuse.

 

A une trentaine de kilomètres Néné provoque le premier arrêt. Son paquetage a tendance à ne pas vouloir le suivre ! Nous prenons un café à Villefort (48) et décidons de casser ce groupe trop difficile à gérer, surtout sur ces routes Cévenoles où les différences de niveau et de machines deviennent critiques. Les "furieux" emmenés par Carlo, Ludo et André (encore en NX à l'époque ! ! !) partent devant. Je me retrouve au milieu, troisième d'un groupe de 5 bécanes emmenées par Néné et son "rats". Un troisième groupe de très sages nous suit à quelques minutes. Nous convenons de nous retrouver à Mende pour le déjeuner.

Les courbes s'enchaînent tranquillement. La Harley surbaissée ne peut pas prendre beaucoup d'angle et je suis très lourdement chargé. Nous en profitons pour bénéficier de cette magnifique région baignée d'un soleil généreux.

 

L'entrée du village de Sainte Hélène (D 901, à une bonne dizaine de kilomètres de Mende) s'effectue par une grande courbe à droite. Nous l'abordons à la vitesse prescrite. Néanmoins, la Harley accroche le sol et, déséquilibrée, bascule.

 

La machine et son pilote, chacun de son côté, entament leur glisse vers l'extérieur du virage. Je réveille ma fille en gueulant sous mon casque "Merde, merde, merde".

 

Dans le même temps, le second du groupe, Jean-Luc sur son GSX 1400, regard rivé sur ce spectacle dévie de sa trajectoire. Un 4X4 arrive en face et lorsqu'il s'en aperçoit il saute sur les freins. Resté sur ma parabole, je le double par la droite, entend le choc, et discerne une botte me doubler dans les airs.

 

La faible vitesse initiale encore réduite par ces événements, me permet de m'arrêter presque instantanément sur un petit parking qui se trouve là.

 

Les secondes qui arrivent sont longues.

 

Mes réflexes acquis à la Protection Civile et aux SAMU sont immédiatement présents.


J'envoie ma fille à l'entrée du virage avec un double objectif. L'éloigner d'un spectacle dont elle peut se passer (elle à 16 ans) et éviter le sur-accident, particulièrement avec les motos qui nous suivent.


Jean-Luc n'est pas dans mon champ de vision. Je ne vois que le 4X4 et la moto encastrée dedans. Plus loin sur la gauche, Néné qui se relève.


Ma tension est  extrême. Que vais-je trouver ?


Je contourne le véhicule tout en hurlant des ordres à mes acolytes (téléphoner aux pompiers, baliser en amont et en aval, suffisamment loin pour éviter une catastrophe).
 

Je découvre Jean-Luc allongé dans une sorte de fossé pierreux. Il est conscient. La tension baisse d'un cran.


En me penchant sur lui, je sais déjà qu'il y a un problème au niveau de la tête du fémur. Le positionnement de la jambe et du pied est symptomatique.


Je lui parle. Bien qu'en état de choc il est très cohérent et étonnement calme.


Le premier bilan me rassure. Evidemment il y a beaucoup de casse, au moins un bras et une jambe, mais rien ne semble vital en dehors des risques internes, particulièrement au niveau viscéral.


Ayant vérifié qu'aucun souci n'affecte Néné dont seul le cuir est râpé, j'effectue un contre appel aux pompiers. Je leur communique ma première analyse et demande une ambulance et un médecin.

 

Les secouristes et les gendarmes effectuent leurs missions respectives. J'en profite pour louer encore ces hommes qui allient si parfaitement professionnalisme et humanité.

 

André, joint par téléphone attend le reste du groupe à Mende. Je lui demande de poursuivre le programme prévu par la vallée du Lot afin d'atténuer le contrecoup, pendant que je m'occuperai de Jean-Luc.

Denis est prévenu de notre retard. Il est catastrophé. Jean-Luc est un de ces copains de très longue date. Sur place la tension redescend. Stéphanie et Céline évacuent en pleurant.


Je m'occupe des derniers détails sur place. Faire le point avec les gendarmes, rassurer l'automobiliste qui était catastrophé bien qu'aucunement responsable, remiser l'épave de la moto chez les voisins qui ont été charmants. Quelques semaines plus tard, nous passerons leur donner des nougats pour les remercier.

 

Je rejoins l'hôpital de Mende où m'attend ma Céline. Elle était tellement choquée que les gendarmes ont accepté de l'emmener dans leur voiture. Merci encore à eux.

 

Au bout d'environ deux heures les médecins finissent de me rassurer. En plus de ce que j'avais détecté, ils m'annoncent que la fracture du bras est complexe, le bassin est brisé à 4 endroits, mais aucun pronostic vital n'est engagé. Je prends congé de notre blessé qui garde un moral impressionnant et reprends une route directe par Saint Chély d'Apcher, Saint Flour, Murat et Riom ès Montagne. L'allure est très calme est Céline se détend tout doucement.

 

J'arrive le premier à Champ où Serge de Metz est arrivé le matin. Le groupe de la vallée du Rhône arrive plus tard, suivi du Breton Pascal et des Charentais Fred et Marvine. Nous sommes une petite quarantaine au repas du soir avec les locaux.

 

Le vendredi plus de 35 bécanes au départ (de mémoire 37 je crois). Nous changeons l'itinéraire prévu pour privilégier les grands axes. Les bagages de Néné ont de nouveau tendance à prendre la poudre d'escampette, provoquant quelques arrêts pour repositionner le paquetage.

 

Un pique nique sous un soleil de plomb proche des cascades de Gimel, l'installation des tentes, l'inscription du groupe sous le vocable "les indépendants réunis", puis un super confit chez Marie Pierre avec tous les autres habitués. Encore une très chaude soirée !

 

Le lendemain, balade locale très calme. Patricia et David en profitent pour échanger leurs 600 CBR et Falco.Ils prennent le large en direction du château de Hautefort où nous les retrouvons.

 





Le magnifique château de Hautefort (24)

Fier et majestueux !






Le repas du midi dans une guinguette au bord de l'eau se poursuit par des siestes et des baignades plus ou moins volontaires.

 

Samedi soir, le concert et les habituels délires de tous ordres qui régissant toute bonne concentration. Gilles, motociste à Lanobre (15) nous a rejoint après la fermeture de son garage.

 

Une petite partie du groupe le dimanche midi.
Au premier plan, les organisateurs, Marie-Pierre et Patou qui surveille son pastis ! ! !


Le dimanche matin les plus lointains repartent et nous participons à la balade organisée par les Cromagnons. Au retour, le dernier repas pris en commun est ponctué par la remise des prix. Néné est aux anges avec sa coupe du "groupe le plus important". Mon objectif est rempli et je suis particulièrement heureux de constater son plaisir.

 

 

















Heureux le Néné, cela fait plaisir à vivre, à voir et à revoir.

Quand à Alfred, il cumule les titres des anciens pour le pilote et la moto ! ! !

La majorité du groupe de la vallée du Rhône repart vers le sud-est, mais une partie d'entre nous retourne à Champ pour y passer la nuit.

 

Lundi matin je démarre de bonne heure dans la brume matinale, avec Patricia que je guide jusqu'à Murat où nous prenons un café avant de nous séparer. Je poursuis ma route pour raccompagner Céline à Montpellier où elle poursuit ses études.

 

Je repars immédiatement vers le nord. J'ai rendez-vous à l'hôpital de Mende avec Gilles. Nous discutons avec  Jean-Luc qui vient d'être opéré puis retournons vers Sainte Hélène prendre en charge sa moto. Une fois celle-ci chargée dans le fourgon de Gilles, nous nous séparons.

 

J'arrive en fin d'après midi chez André à Saint Martin d'Ardche. Annie, son épouse, nous a préparé un agréable dîner autour duquel une bonne partie du groupe se retrouve.

 

Malheureusement j'en profiterai peu. Légèrement épuisé, je m'allonge dans l'herbe pour m'endormir instantanément et me réveiller aux premiers départs.

 

Je rallie Montélimar pour continuer ma nuit et finir d'évacuer tension et fatigue.

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