Enfin, je finis de rattraper mon retard de l'année dernière avec cette parution … qui précède, chronologiquement celle des Millevaches …"petite" rencontre particulièrement enneigée (cf. Millevaches 2012 – Une magnifique hivernale ! )
Encore une course à laquelle je ne devais pas assister, mais je ne peux pas vexer les instances dirigeantes d'un certain club de Kayak qui veulent me remercier pour quelques menus services rendus ... et je trouve cette idée … particulièrement bienvenue ! Merci encore à vous.
Ce vendredi 5 octobre 2012, direction de Bourges pour retrouver les copains aux "Relais Calmos" de la FFMC 18. Le temps est superbe et je pars de bonne heure pour pouvoir éventuellement profiter des grandioses, mais éphémères, spectacles d'automne. C'est un peu trop tôt cette année. Néanmoins, je m'arrête quelques minutes à Aubusson pour, enfin, prendre une photo de ce château, malgré une luminosité encore peu adaptée :
Nouvelle pause photo dans le Berry, avec une pensée pour les amis du Sud-Est. Là bas on dit "je vais EN Avignon". Heureusement ici on préfère " Je suis A Culan" …
A Bourges, Christian qui arrive de Nantes est déjà là. Comme nous nous sommes quittés 5 jours plus tôt, les retrouvailles ne sont pas exagérées. Par contre, la bande locale m'agresse gentiment mais fermement. Où est Max ? Désolé les gars (et les filles aussi d'ailleurs), mais mon neveu n'est pas du voyage ce coup-ci. Vous ne bénéficierez pas de main d'œuvre aussi efficace que gratuite, bande de honteux esclavagistes ! ! ! - cf Bol d'un adolescent sourd.
Les Bretons finissent par nous rejoindre sous la forme d'une agréable surprise. Pascal est aux commandes du side avec son fils Mathieu qui fait le singe dans le panier. L'ainé, William, suit sur sa Kawa. C'est sa première sortie sur un circuit avec sa machine ! Quel plaisir de retrouver ces deux jeunes athlètes (ils évoluent tous les deux en slalom kayak N1 et Mathieu était aux U.S.A. cet été pour disputer les championnats du monde junior) !
Enfin, le second side Comanche arrive avec Fred et Marvine, et nous pouvons profiter de l'excellent repas préparé sur place. Pendant le café quatre motards de la gendarmerie défilent en direction du circuit. Ce n'était pas nécessaire de nous rappeler ainsi qu'il faut être particulièrement tranquille sur ce dernier tronçon !
Une fois les courses alimentaires terminées et les pleins faits nous nous propulsons vers Magny-Cours. Je suis le pack composé du side de Pascal qui ouvre la marche, William et sa Kawa, le Comanche de Fred et Marvine alors que Christian ferme le convoi sur sa Triumph. A un rond-point, deux motards en bleu arrivent par une route transversale. Le premier a le temps de passer devant nous, mais le second doit attendre notre traversée.
Sur la portion de 2x2 voies qui suit, Pascal entame le dépassement d'une voiture suivi de son fils. Mais, dans le même temps le dernier gendarme nous déborde avec une vigueur certaine … et doit planter un vigoureux freinage pour laisser Pascal et William terminer leur manœuvre. Ils respectent bien la vitesse, actionnent bien leurs clignotants ce qui retarde d'autant le motard en bleu ! Dès que le passage est libre il essore la poignée de droite, remonte vigoureusement … pour faire des signes au niveau du side.
Pendant ce temps, Fred, Christian et moi effectuons la même manœuvre de dépassement et le spectacle aperçu devant m'interpelle. "l'enf****, il est vexé et va se venger, alors que nous sommes particulièrement calmes !"
En face, les usagers nous font de multiples appels de phare et je rigole en pensant à leurs têtes lorsqu'ils constatent que les deux premières motos du groupe sont celles de la Gendarmerie ! ! !
Devant,le militaire s'agite et actionne son warning. Comme la haie que nous longeons arrive à sa fin, je me prépare à un arrêt au prochain dégagement.
Et là, les deux motos bleues s'éloignent fort rapidement. Dans le même temps, j'aperçois un véhicule camouflé derrière les arbustes et un magnifique hibou devant. Un peu plus loin, nous retrouvons nos deux motards arrêtés, seuls, à un carrefour et nous nous saluons réciproquement. Visiblement, ils nous annonçaient le radar … qui, de toute façon n'aurait pas flashé ! ! !
Cet épisode est bien sûr notre premier sujet de discussion à l'arrivée devant la billetterie, et Pascal nous livre ses déductions. En début d'année, au retour du Bol, il s'était fait arrêter à la sortie de Bourges. Contrôle standard et bon enfant des deux side-car (il était avec l'autre William) qui était engendré … par une petite mascotte qui trainait subrepticement devant la plaque d'immatriculation ! ! ! L'objet du délit remis à sa place, les motards de la Gendarmerie étaient repartis à la chasse d'un camion sans autre forme de procès.
C'est probablement le même motard qui a reconnu le side (et constaté notre grand respect de la législation – pour une fois !) qui a joué ainsi avec nous ! ! !
Comme quoi, ils savent aussi faire preuve de discernement -au moins certains- et ne sont pas avares de petits jeux. (C'est Dédé le Breton qui va rager en lisant cela et en repensant à sa plaque – cf. Mon Bol d'Or 2013 )
Au campement, nous retrouvons avec grand plaisir de grandes figures du Sud-Est, Josette, Victor, Sébastien leur fils, sa compagne et un couple d'amis. Connus il y a une quinzaine d'années lorsque j'étais en vallée du Rhône, les parents alternaient les Honda 1000 CBR et magnifiques 750 Four alors que Sébastien était encore un minot ...Cela fait quelques années que nous ne les avons pas retrouvé sur un circuit et cela promet encore quelques bons moments !
L'installation se réalise rapidement, après nous être empressés de troquer les tenues de motos pour de légers vêtements d'été afin d'affronter correctement la chaleur. Nous allons ensuite prendre la mesure de l'environnement, les débats sur la piste et l'ambiance au village.
En fin d'après midi, tout le monde se retrouve au campement et il faut bien trinquer avec les voisins. La soirée s'annonce chaude ! C'est qu'ils l'aiment, le "jaune", les gars du sud ! Et nos deux artistes, Fred et Pascal ne veulent pas les abandonner dans ces libations …
La veillée se poursuit autour du repas et de multiples âneries qui animent gaiement les festivités. Notre petit jeune, Mathieu, est fatigué et part se coucher. Mais c'est sans compter l'animation fournie par son Père et Fred. Ces deux là sont des potes d'enfance et ont fait les 400 coups au Mans pendant leur jeunesse. Ils commencent à se remémorer certains de ces grands moments et partent dans un fou rire. Et ensuite c'est l'enfer. Un échange de regard, une onomatopée, un geste et ils se bidonnent, pouffent, gloussent ou se tordent de rire. Nous ne comprenons absolument rien à leurs histoires, mais avons mal au ventre de rigoler à les voir ainsi. Inutile de dire que le "petit Mat" ne pouvait pas s'endormir. Entre la cacophonie et l'envie de participer, c'était peine perdue !
Les deux potes dans leur trip :
Au petit matin, seul debout, je vais faire quelques photos du jour qui se lève. Du haut des gradins d'Adélaïde, j'aperçois Christian et décide de le rejoindre pour le café. Le temps d'arriver et il est déjà partit. Je suis bien installé lorsqu'il revient.
En arrivant, il me dit bonjour. Je ne réponds pas.
Il insiste : "Ça va Pat ? ". Toujours le silence.
Il persiste, avec une pointe d'inquiétude : " As-tu un problème Pat ? ".
Et là, je pars dans un accès de rage (feinte) : " Tu fais ch***, Christian. Tu te plains toujours que je t'agresse dés ton réveil et pour une fois que je prends en considération tes doléances, c'est toi qui me relance ".
Devant cette brutale et inattendue réaction, la mine du sieur Christian commence par s'allonger avant de virer à l'éclat de rire ponctué de multiples " Mais t'es c** Pat, vraiment c**" ! ! !
Nous pouvons enfin prendre notre café en devisant joyeusement. Fred et Pascal nous rejoignent rapidement, bientôt suivis de notre "néo-motard", William dit Wizzi qui apparaît aussi en grande forme, et n'est pas le dernier à faire le pitre. Quant à Mathieu, il récupère son début de nuit animé coincé entre son besoin de sommeil et un téléphone qui cause espagnol ! ! ! (Sa copine réside outre Pyrénées et, quel hasard, est championne d'Espagne de kayak …).
Mais il est temps d'aller s'intéresser à la piste. Pour cette finale du championnat du monde, les enjeux sont multiples :
En Superbike, (SBK - 1000 cc)
Max Biaggi (Aprilia) arrive en tête avec une avance de 30,5 points sur Tom Sykes (Kawasaki) et 38,5 points sur Marco Mélandri (BMW). Ces deux là sont donc encore prétendants à la couronne !
En Supersport, (SSP - 600 cc)
Le titre est acquis depuis le week-end dernier par le turc Kenan Sofuoglou (Kawasaki). Mais la bagarre entre les deux français, Fabien Foret (Kawasaki), le plus expérimenté et Jules Cluzel (Honda), récent vainqueur de l'étape de Portimao (Portugal) s'annonce épique.
En Stock (1000 et600 cc), nous avons aussi quelques Français qui se démènent avec brio.
De plus, dans nos rangs, Josette (Zézé) est une fidèle supportrice de Jules Cluzel alors que Marvine n'a d'yeux que pour Max Biaggi. Un bon sujet de chahut pour nous. Nous allons pouvoir les exciter et les charrier, tour à tour en fonction des évènements ! ! !
La journée du samedi se déroule agréablement entre les spectacles haletants des essais et qualifications sur une piste très changeante en fonction des ondées, les balades au village, les retrouvailles, ici ou là avec des potes et les repas toujours aussi animés.
Quelques vues de la fine équipe :
Le soir, j'écourte le dîner. Mon ami Pierre m'invite dans le paddock où il officie en tant que coach d'un pilote. Je propose à nos deux jeunes kayakistes de profiter de l'aubaine et ils acceptent immédiatement. En chemin, nous devisons joyeusement. Ces deux là ne sont pas avares de blagues et pitreries, et le crachin qui redémarre ne nous calme pas dans nos délires et éclats de rire.
Nous retrouvons Pierre et je fais la connaissance de sa compagne Camille. Mes deux jeunes, ne semblent pas enthousiastes à l'idée de se retrouver autour d'un pot avec les anciens, même s'ils font preuve d'une grande retenue. Ils sont bien ces p'tits gars ! Lorsque je leur propose d'aller déambuler dans le paddock, ils adhérent avec soulagement. Malheureusement, entre l'heure avancée et l'humidité ambiante, ils ne vivront pas de faits marquants, tels la rencontre de pilotes ou l'auscultation rapprochée des bêtes de courses. Plus tard, ils me signalent par téléphone qu'ils retournent au camp alors que je devise plaisamment avec une bande de joyeux lurons, bien à l'abri sous un barnum.
Le dimanche matin est pénible.
Au réveil, Pascal baigne dans l'eau qui a vaincu la toile. Outre l'inconfort des vêtements mouillés, il constate les dégâts sur son appareil photo. Ils se révèleront irrémédiables …
Dans la matinée, Christian doit nous abandonner précipitamment suite à un problème familial.
Par contre, le spectacle sur la piste est dantesque avec des évolutions importantes des conditions d'adhérence. A titre d'exemple, ces quatre (piètres) photos démontrent les "cascades" qui s'imposent aux pilotes trop impétueux, ou malchanceux :
Le pilote et la moto, au sol, glissent sur la droite et la course continue, les drapeaux jaunes ne sont pas encore sortis …
Pour récupérer sa moto, partie beaucoup plus loin sur la droite de la piste, … et personne n'a rien touché ! ! !
En Stock 1000 les Français annoncent les trois couleurs. Jérémy Guarnoni remporte sa première course dans la catégorie alors que Sylvain Barrier se voit attribué la coupe du monde.
En première manche de SBK, toutes les hypothèses sont relancées avec la chute et l'abandon du leader, Max Biaggi. Il cherche à contrôler Sykes, son rival le plus proche en point, mais part à la faute au troisième tour dans Adélaïde. Par contre, notre Drômois, Sylvain Guintolli monte sur la plus haute marche du podium suivi de Melandri et Sykes.
Jules Cluzel met tout le monde d'accord en SSP en s'emparant de la victoire.
La Marseillaise tourne en boucle aujourd'hui sur Magny-Cours …
Inutile d'insister sur les états diamétralement opposés de nos composantes féminines. Zézé est euphorique alors que Marvine attend avec anxiété la seconde manche du Superbike qui va déterminer le champion du monde …
Des photos de Pascal pendant les essais
(pour les courses,il n'avait plus d'appareil !)
Ce magnifique final est conclu par un podium sur lequel monte à nouveau Sylvain Guintoli. Il termine en fanfare une saison éprouvante.
Il est temps pour nous de charger les motos, saluer les sudistes et partir vers notre dernière pause café chez les copains de la FFMC 18 à Bourges.
C'est ensuite l'éclatement.
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Pascal et ses fils vers la Bretagne ;
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Fred et Marvine, rassurée pour son Italien préféré, vers La Rochelle ,
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et moi vers la limite du Limousin et de l'Auvergne.
Pour l'avant dernière sortie de 2012 (avant les fameuses Millevaches), nous avons été servi par un spectacle intense !
Et ma rétrospective 2012 est enfin terminée ...