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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 17:35

 

En ce dernier jour de septembre 2012, je me lance dans la dernière étape de mon retour de Bretagne après ce fabuleux week-end en Gâtine concocté par Dom et consort.

 

Cela fait un drôle d'effet de repartir seul sur la route après tant de kilomètres passés en groupes plus ou moins importants. Ce n'est pas que je sois vraiment angoissé par cette solitude car c'est tout de même le cas le plus fréquent de mes déplacements, surtout l'hiver ... mais je me suis laissé aller ces derniers jours à me laisser guider, à musarder derrière un ouvreur !

 

Point positif, l'environnement est parfait. Légère fraicheur sous un généreux soleil, les brumes matinales sont estompées, les routes sont sèches et le bonhomme est reposé et d'humeur joyeuse. Un bon cocktail pour une parfaite journée.

 

De Vernoux en Gâtine, je déroule gentiment la D949 en direction de Parthenay.

 

A l'entrée de cette ville, j'arrive à un grand rond point derrière 3 voitures et je reste, exceptionnellement, sagement derrière. Pendant que les deux premiers véhicules passent rapidement, un groupe de motards arrive de la route opposée et s'engage dans le rond point.

Comme le véhicule qui me précède a hésité, les deux premières motos, des Harley Davidson, passent devant nous, deux autres suivant avec un espacement légèrement plus important. Tiens, les bikers sont de sortie ce matin me dis-je intérieurement mais, instantanément je reconnais deux acolytes de ce week-end, "The Mask" et Philippe. Pendant que mon regard se porte vers les suivants, la voiture qui me précède décide de démarrer … presque sous les roues des deux motos qui arrivent à allure mesurée.

 

Je commence à enrager sous le casque. Si un poids lourd se présentait à la place des deux motos, cette jeune femme aurait sûrement attendu … Ça fait plus mal un camion ! ! !

 

L'énervement grandit encore lorsque je découvre que c'est notre "petite Clarisse" qui se trouve ainsi surprise par cette manœuvre agressive. Bien que très jeune permis, elle réagit bien, très bien même. Elle freine suffisamment pour éviter un choc, mais sans se déstabiliser ni provoquer une surprise derrière elle par un réflexe trop brutal. Nicolas, son compagnon, qui la suit marque un mouvement d'humeur !

 

Le rapide instant de frayeur est passé, mais l'indignation est bien présente. En cas de carton, j'imagine les manchettes de journaux "Encore un accident de moto" … ou pire ! ! ! Mais où était la faute ? Des motos qui roulaient trop calmement ?

 

Les deux premières motos se sont engagées sur la route de Poitiers, suivies de cette voiture et du second peloton de maintenant trois motos car j'emprunte aussi cette route et je me retrouve à la suite des "d'jeuns". Je me prépare à doubler, mais je dois attendre quelques centaines de mètres. La voiture bouchonne en serrant bien sa gauche et Clarisse reste sagement derrière. De plus, je veux pouvoir dépasser avec suffisamment de marge pour ne pas inquiéter notre novice par une manœuvre trop osée …

 

Rapidement une longue portion rectiligne et libre se présente. Les deux jeunes ne marquant pas l'intention de doubler, j'entame une remontée musclée en longeant la bordure gauche pour libérer la place en vue d'un éventuel dépassement des autres motos. A la hauteur de la voiture, je ralentis et, à l'aide de gestes qui me semblent fort explicites, j'invective la conductrice … que je dérange dans sa discussion et qui paraît étonnée, sinon courroucée. Elle n'a probablement rien compris à ce qui vient d'être évité ! ! !

 

Je passe devant et lui intime de serrer sa droite. Je crois qu'elle sort de sa léthargie car elle obtempère immédiatement en réduisant légèrement sa vitesse … ce qui facilite un dépassement bien sécurisé pour Clarisse et Nicolas auxquels je fait signe de me passer devant pour rejoindre les Harley. Petit salut en passant et je devine une mine hilare sous le casque de Nicolas. Ceci sera confirmé par un message quelques jours plus tard, du genre : "j'ai bien aimé la petite remonté suivie de l'intervention qui porte immédiatement ses fruits….".

 

Quelques minutes après, en rejoignant le groupe reconstitué, mon esprit divague. Mais par où sont-ils passés, il sont pourtant partis bien avant moi ? Mais en fait, vu leur provenance, ils sont probablement aller faire le plein au Leclerc situé juste après ce fameux rond-point.

 

Je roule quelques temps derrière, mais les bikers, voulant probablement donner un exemple moralement irréprochable aux jeunes, respectent parfaitement les limitations de vitesse. A moins qu'ils ne soient encore fatigués de leurs élucubrations de la veille ? Ce train de sénateur me pèse. Je ne suis pas d'ici et j'ai encore quelques centaines de bornes à faire ! Fort de cette fallacieuse excuse je dépasse, gentiment, mes quatre compagnons au profit d'un portion de route à deux fois deux voies. Je les salue furtivement en auscultant les bosquets à la recherche d'un éventuel point de visée vengeur, bien que je sache, par expérience, que sur cette route les bleus maraudeurs sont souvent bien camouflés. En fait, je ne roule pas beaucoup plus vite et l'écart ne grandit pas rapidement.

 

Quelques kilomètres plus loin, j'aperçois dans le rétroviseur les motos qui obliquent à gauche vers Châtellerault. Je poursuis seul mon périple.

 

Le contournement de Poitiers est serein, mais il ne faut pas oublier les jolies colonnes sombres qui nous surveillent dans le bas d'une descente où, comme par hasard, la vitesse passe de 110 km/h à 90 km/h pour quelques centaines de mètres …

 

C'est deux ou trois kilomètres plus loin que je vis une de mes plus belle surprise en moto. Cet épisode vous a déjà été conté précédemment, à chaud (cf. Vigilence, Expérience et Chance ). Ce texte est aussi lisible dans Moto Journal N° 2020 sous le titre "La chaleur de la semaine" !

 

La portion Poitiers-Limoges est toujours aussi navrante. De longues et tristes lignes droites qui occasionnent un certain relâchement de l'attention. Le seul moyen que j'ai trouvé pour pallier cette baisse d'acuité c'est de jouer à saute mouton avec les chicanes mobiles que sont les voitures et camions. Mais en ce dimanche après midi, peu de camions et il faut être encore plus vigilant avec les voitures. Nombre de conducteurs sont en promenade, donc moins concentrés, ou pire, peu habitués à rouler.

 

Je passe enfin Limoges et m'arrête, probablement pour la dernière fois de ce périple, faire mon plein à Feytiat. Quelques pas pour se dégourdir et se motiver pour ce dernier tronçon de 130 kilomètres où l'attention ne doit pas faiblir. Les vingt premiers à surveiller les éventuels radars souvent présents et les 110 suivants … pour enchainer hardiment les successions ininterrompues de virages, le dernier plaisir du week-end.

 

Au bout de quelques kilomètres, premiers appels de phare. Mon pressentiment se confirme. Encore deux ou trois voitures avec des signaux lumineux particulièrement insistants. Étonnant ! Après cette bosse qui se profile, un petit bout droit en descente avec un renfoncement dans le bas où j'ai déjà vu plusieurs fois les gendarmes. Je vérifie ma vitesse. Parfaite. Je passe le sommet pour me retrouver face à un amalgame de plusieurs véhicules arrêtés en tous sens ou au pas. Je saute sur les freins car ce doit-être un accident, bien que je n'aperçoive aucune voiture abimée ou dans une position bizarre.

 

En me rapprochant, je découvre qu'il ne s'agit que d'un brave homme qui déambule au milieu de la chaussée. Mais que se passe-t-il ?

Il tente tout simplement, mais vainement, d'attraper un chien de chasse apeuré, visiblement errant qui divague sur la chaussée, affolé.

Si cela peut provenir d'un bon sentiment, est-il conscient de la somme de risques pris par lui même et par les autres usagers ?

 

Enfin, si j'en crois l'adage "jamais deux sans trois", je devrais être tranquille maintenant …

Mais je suis largement échaudé et mon attention se porte en permanence à la recherche d'un éventuel grand animal en balade … ou de petits bonshommes bleus en maraude !

 

Ceci ne m'empêche pas de profiter de cette route si agréable, tant au niveau des paysages que de l'agrément de conduite (certains diraient pilotage ici, n'est-pas Blanco ? Cf. Millevaches, 40 ans après).

 

Et l'adage se confirme, j'arrive à bon port, sans alertes nouvelles ...

 

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commentaires

D
Chaude ambiance et animations à tous les étages... finalement, avec toutes ces péripéties, le voyage a dû te paraître moins long. :-o
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P
Ah ça c'est sûr que l'ennui est vite oublié avec de telles péripéties.

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