Le grand jour est arrivé …

3 août 2018

Bazemont, 5h00, après une heure et demie dévolue aux derniers préparatifs et à un solide petit déjeuner, nos deux sportifs partent dans la nuit, précédés des puissants halos de leurs phares.

Pendant ce temps, Sylvie, Laurence et Patrice s'activent en attendant l'heure de prise en charge du camping car, prévue à 9h30.

Alors que les femmes récupèrent ce véhicule après bien des péripéties (le précédent locataire devait être de retour à 9h30 mais est arrivé à 10h30 !), la moto part à la poursuite des cyclistes afin d'être proche d'eux en cas de besoin. La communication avec Laurent est excellente (il est équipé par TecnoGlobe pour pouvoir recevoir ses appels ou en émettre) et nous savons que tout va pour le mieux et qu'ils sont même en avance sur les prévisions.

En fin de matinée, la jonction est faite et les trois deux-roues terminent la route ensemble. Arrivés au camping "Les Lilas" à Pithiviers, nos deux vaillants peuvent se désaltérer avec de l'eau fraîche, puis manger avant une douche salvatrice suivie d'un somme bien mérité.

L'environnement est superbe et l'accueil fort sympathique.

Pendant ce temps là, Sylvie et Laurence s'échinent à charger le camping car, mais aussi transmettre les consignes à l'équipe de support restant sur place. En effet, en plus de devoir intervenir en cas de besoin, il faut aussi nourrir le chat, abreuver les plantes … ou tout simplement profiter d'une maison redevenue bien calme.

Elle ne pourront partir qu'à 14h00 pour arriver peu après 16h00.

Pendant ce temps-là, Manon, entre deux siestes, reçoit le journaliste de La République du Centre. Ils discutent à bâtons rompus des risques de la route, mais aussi du mémorial en cours de réalisation à la gare de Pithiviers.

Pithiviers, quel meilleur endroit pour évoquer la première raison de ce périple ?

" Pour une société inclusive "

et donc, pour une société qui n'exclue pas, surtout sur des a priori …

Dans ce sens, la triste histoire de cette douce ville de Pithiviers est source de réflexion.

Au siècle dernier, cette commune, comme tant d'autres, a vu fleurir un camp d'internement destiné à exclure des pans de population entiers et particulièrement les personnes de confession juive (femmes, hommes et enfants, jeunes ou âgées).

Ces camps n'étaient qu'une étape vers d'autres destinations, souvent définitives, car peu en sont revenus …

Si l'exclusion des personnes différentes dont des handicapés de tous poils, entraîne rarement de telles fins, elle reste un fort écueil pour un "VIVRE ENSEMBLE" harmonieux et profitable à tous.

De plus, cette exclusion est rarement volontaire. Elle est plus souvent engendrée par la méconnaissance, l'interrogation face à l'inconnu qui donne naissance à une attitude fréquemment mal interprétée en face …

A ce titre, je vais vous raconter une histoire bien personnelle :

Il y a une bonne trentaine d'année, donc bien avant la naissance de Manon et Maxime, je voyais souvent un groupe de jeunes chahuteurs sur les quais du RER de Chatelet. Ils étaient drôles, pleins de vie, mais avaient des comportement bizarres, des petits cris incompréhensibles et moult gestes.

Ils me semblaient bien désavantagés par la nature et je trouvais ça triste !

Bien des années plus tard, Maxime suivait sa scolarité à l'école spécialisée Saint Jacques, justement à Châtelet, à Paris et j'ai fait le parallèle avec ces jeunes trublions observés quelques années plus tôt.

Ma méconnaissance du monde de la surdité m'avait conduit à des formes de jugements péremptoires, complètement fausses et génératrices d'attitudes pouvant être comprises comme du rejet, de l'exclusion !

Pendant l’adolescence de Manon et Maxime, je me suis servi de cet exemple pour tenter de leur faire comprendre que ce qu'ils sentaient comme de l'exclusion était plus souvent de l'incompréhension.

Et ils ont tellement bien perçu le message qu'ils me demandaient souvent de raconter cette histoire à leurs copains et amis sourds afin qu'ils comprennent à leur tour ce phénomène.

Alors, essayons de comprendre les différences, pour les connaître, les accepter, les partager.

En ce qui me concerne, mes deux petits sourds m'ont appris énormément de choses et, de ce fait, nous avons pu vivre des moments et des expériences extraordinaires.

TENTONS DE COMPRENDRE L'AUTRE, POUR UNE SOCIETE INCLUSIVE !

Et pour finir la journée, séances de massages, après l'enregistrement en LSF :