Vendredi 30 août, mes activités aux Restos du Cœur terminées, j'arrive à la maison, immédiatement suivi par Christian en provenance de Nantes.
Quel synchronisme !
Diner rapide, discussions et une courte nuit avant de prendre le départ de nouvelles aventures le samedi matin.
Ce projet remonte à l'année dernière.
Lors de la fin de notre périple entre Larzac, Ardèche, Drôme et Cévennes, Christian était enchanté et émettait le désir de refaire ce type de sortie.
Il précisait même qu'il ne connaissait pas le Jura et que cela pouvait être une belle perspective pour arrondir des pneus … (cf. http://div19.over-blog.com/2018/09/2000-bornes-de-virolos.html)
Et comme je suis un être faible et influençable, je me retrouve devant l'obligation d'orchestrer cette nouvelle expérience.
Nous avons décidé de partir de bonne heure dans la perspective d'essayer de limiter les effets de la chaleur, mais aussi d'arriver avant les risques d'orages annoncés …
Les 500 et quelques kilomètres sont abattus rapidement, sans vitesses excessives mais à un rythme soutenu et régulier et nous bénéficions des premières successions de virages du Jura sur une chaussée sèche et un environnement lumineux.
Le décor est planté !
Les deux machines sont enfin parquées devant le chalet destiné à devenir notre camp de base pour quelques jours :
En effet, soucieux de préserver nos os vieillissants et d'anticiper d'éventuelles fraicheurs nocturnes devenant fréquentes en montagne à cette période, nous avons préféré cette solution à celle du camping.
En outre, cela nous permet de voyager plus léger.
Ce choix se révèle judicieux à plus d'un titre :
- Il est situé aux confins des départements du Jura et du Doubs, proche de l'Ain et de la Suisse, au cœur des routes tortueuses ;
- L'équipe de l'office du tourisme, gestionnaire du site, est accueillante, prête à favoriser (et même anticiper) nos demandes ;
- Le village est doté de toutes les commodités, avec des commerçants forts avenants.
- Le point de vue est bucolique, reposant, le long de la Saine, et à seulement quelques encablures de sa source :
Nous ne pouvons donc que vous recommander ce camping "Le Val de Saine" à Foncine le Haut : http://www.camping-haut-jura.com/
Dès le dimanche, nous prenons un rythme qui devient rapidement immuable :
Petit déjeuner en terrasse, roulage, pique-nique, roulage, retour au chalet, balade pédestre au village pour quelques courses et boire un pot, dîner en terrasse, préparation du road-book du lendemain et bonne nuit de sommeil !
Pour la première journée, nous prenons contact avec l'environnement.
Passage par Les Rousses, puis la Suisse, col de Marchinruz avec de nombreuses bécanes en sortie dominicale, point de vue sur le lac Léman et les Alpes embrumées et café à Nyon.
Ensuite, Divonne-les-Bains encombré d'une multitude d'Alpine, anciennes et modernes, le pays de Gex pour rejoindre Saint-Claude (au fait, à votre avis, dans quel bois fait-on les meilleures pipes ?) par des déviations nous offrant de magnifiques paysages, particulièrement verdoyants et enfin, le lac de Saint Point …
Nouvelle intrusion en Suisse par le col de Landoz-Neuve, passage sous la dent de Vaulion dont la vue est troublée par la brume, tentative avortée d'un café à Yverdon, pause rapide devant le château de Grandson puis retour en France par la fabuleuse montée de Sainte-Croix.
La vallée vers Pontarlier est marquée par le château de Joux puis nous rattrapons les Gorges de Noailles creusées par la Loue dès sa source.
C'est ensuite les Salines Royales puis les lacs de Val et de Chalins avant de rentrer !
Le principal élément qui nous guide réside dans la carte Michelin régionale avec laquelle nous privilégions les routes bordées de vert que nous écumons en fonction des prévisions météo et du temps disponible.
Et comme nous favorisons le roulage, nous faisons moins de pauses photos … mais en réalisons tout de même quelques séries comme celle de la retenue de Vouglans avec la couleur si particulière des cours d'eau chargés de sédiments alpins, ici, l'Ain :
Ou le clocher aux tuiles vernissées de Clairvaux les Lacs :
Mais aussi le superbe vignoble de Château-Chalon :
Mais un impondérable nous entraîne à réviser nos plans …
Le côté négatif, entre autres, c'est l'impossibilité de recevoir Dédé (de l'Ardèche) qui devait nous rejoindre à Bort le vendredi …
Par contre, le positif, c'est que nous bénéficions de deux jours supplémentaires pour continuer à découvrir la région, d'autant que nous pouvons profiter du chalet jusqu'à samedi …
Nous jouissons aussi des connaissances de ce fameux DD07 qui nous informe par téléphone de quelques lieux à découvrir comme un point de vue remarquable à 360° au sommet de la Dent de Volion (1482 m.) en Suisse.
Avant l'ascension, première pause au bout du lac de Joux à l'eau cristalline :
Après 5 km d'une route étroite et escarpée, nous pouvons garer les bécanes et commencer à grimper à pied. Malheureusement, les chamois annoncés par un local ne sont pas visibles à ces instants …
Par contre, la récompense après les efforts de la montée pédestre est fantastique. En voici d'ailleurs un aperçu vidéo à 180°, dans la pâle lueur du matin embrumé :
Et voici quelques photos de cet environnement, Le lac de Joux, la chaîne alpine, la vallée empruntée deux jours plus tôt et même la petite route qui nous a amenés au lac de Joux :
Encore merci à toi Dédé !
Si nous n'avons pas profité de tous tes conseils et informations, ce site est vraiment exceptionnel, même si de bon matin les brumes sont encore tenaces … mais cela a aussi son charme.
Les découvertes se poursuivent. La route chaotique de la vallée du Dessoubre, ce cours d'eau encaissé à l'eau si claire où virevoltent de magnifiques truites. La rivière du Doubs dans le défilé d'Entre-Roches. Ou les forteresses gardiennes de La Cluse Mijoux, vues maintenant de la face nord.
Et les ouvrages d'art comme ce viaduc ferroviaire au-dessus de Morbier ou cette vallée de la Loue que nous reprenons dans l'autre sens à partir d'Ornan. La rivière est calme, limpide, mais la route monte tout en virages le long de la paroi rocheuse pour surplomber le cours d'eau maintenant torrent dont le vacarme nous parvient malgré les 350 mètres de dénivelé et la couverture végétale.
C'est aussi la découverte de la route des sapins où nous profitons d'un espace forestier idyllique pour un agréable pique-nique.
Dans les derniers moments, nous profitons de la Saine, calme ou tumultueuse dans les gorges et bénéficions aussi de l'observation d'un écureuil téméraire … probablement un cousin de celui qui venait nous saluer au chalet régulièrement.
Un dernier passage au village pour s'approvisionner. Christian a découvert les saucisses de Morteau ainsi que la cancoillotte et veut en ramener … comme moi d'ailleurs, agrémenté de Morbier, Comté et Bleu de Gex.
Le retour à Bort se déroule parfaitement et je totalise 2 600 kilomètres supplémentaires.
Le dimanche matin je raccompagne Christian sur la route de Limoges avec la perspective de boire un café chez Arlette. L'air est vivifiant sur le plateau Bortois, Il fait 4°.
Mais nous ne trouvons aucun café ouvert et Christian repart sans ce liquide qui serait pourtant bienvenu avant d'attaquer le plateau des Millevaches.
Il arrive chez lui dans l'après-midi … avec des pneus bien arrondis !
PS
La réponse à la question relative aux pipes de Saint-Claude :
C'est dans la bruyère bien sûr et non pas dans le bois de Boulogne
comme pourraient le penser certains coquins.