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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 12:31

Jeudi soir, Pascal me rejoint chez mon frère dans la région de Poitiers, et nous partons le lendemain matin à la rencontre de Dédé et Ulrich qui arrivent du sud-est. Le point de rendez-vous est fixé à Aurillac pour le déjeuner.

 

Nous avions pris une option autoroute entre Limoges et Brive en cas de retard ou mauvais temps, mais nous sommes largement en avance dans la capitale limousine et sous un magnifique soleil. Au cours de notre pause ravitaillement, je propose un changement de programme à Pascal. Nous repassons par Bort afin de décharger Div'4 et nous profitons ainsi de plus de 200 kilomètres de virages à répétition. Présenté comme ça, le Breton ne peut pas refuser ! ! !

 

Le ZX12R s'amuse follement dans ces enfilades de grandes courbes sur une route que Pascal commence à bien connaître entre Limoges et la maison. Après un arrêt rapide pour alléger la Diversion, nous reprenons notre progression vers Aurillac. Les gravillons rencontrés ne nous mettent pas en retard et nous arrivons les premiers. Rapidement nos deux acolytes nous rejoignent et nous partons à la recherche d'un endroit où nous restaurer. Une sympathique terrasse nous accueille sous un soleil presque gênant, mais qui ne calme pas notre entrain dans ces joyeuses retrouvailles. D'ailleurs Dédé a vraiment bien fait les choses pour attirer les railleries. Il rôde en effet sa nouvelle Versys, … dans une éclatante livrée orange ! ! !

 

Nous profitons du repas pour établir le road-book de l'après midi puis partons à la recherche d'un point de ravitaillement pour les bécanes. L'objectif est de rallier l'Aubrac où se retrouvent de nombreux copains pour ce long week-end. En route depuis quelques minutes, l'orage éclate et nous sommes rapidement trempés. L'itinéraire initial étant écrasé sous de noires nuées, j'opte pour un changement de direction et pars vers le sud en direction de Montsalvy. Sage décision, puisque nous retrouvons très rapidement des routes sèches et un soleil ardent qui finit de nous sécher.

 

La fine équipe sous les menaçantes volutes sombres.

equipe

La route est particulièrement agréable. De magnifiques points de vues, un revêtement de bonne qualité, des grandes courbes, autant d'éléments qui font que la vitesse dépasse rapidement le seuil légal. Les quatre motos virevoltent, bien espacées et décalées, enroulant les enchaînements dans un accord parfait. En arrivant dans une portion où les lignes droites se font plus longues, un coup d'œil au compteur m'interpelle et je réduis légèrement l'allure. Quelques kilomètres plus loin, j'aperçois, trop tard bien sûr, une fourgonnette bleue et une "gendarmette" collée au viseur de ses jumelles ! Je relâche l'accélérateur avec deux appels de stop pour mes suiveurs, mais les gendarmes en faction dans les taillis ne bougent pas. Que ces secondes sont longues. Arrivés à leur hauteur, un gendarme nous fait signe de ralentir, sans autre forme d'intervention. Je vois bien là la différence entre la bestiale machine et l'humain avisé. L'un aurait envoyé quatre PV à 45€, et l'autre a rempli sa mission de prévention en constatant que la vitesse était loin d'être excessive dans le contexte et nous a rappelé à l'ordre en fonction de la loi ! ! !

 

Ensuite, c'est vraiment les réjouissances. La fabuleuse descente vers Entraygues sur Truyère, puis la magnifique enfilade des gorges du Lot. Malheureusement, la pluie nous reprend à Estaing où nous nous arrêtons pour enfiler les tenues adéquates. Les kilomètres suivants sont plus difficiles. Sur le mouillé, mes angoisses remontent invariablement à chaque virage, je n'ose pas doubler et mon rythme devient plus saccadé.

 

A Saint Côme d'Olt, nous obliquons vers Nasbinals. La pluie a cessé, mais la route est séchante. Ces conditions sont celles que je redoute le plus. Nous pouvons entrer dans un virage sur le sec et retrouver le mouillé en sortie. Avec mon état d'esprit actuel, j'anticipe encore plus et nous ne craignons plus vraiment les éventuels radars.

 

Ensuite, nous traversons le majestueux plateau de l'Aubrac sous la grisaille et les faibles ondées pour arriver à Marvejols et retrouver bon nombre de copains, mais aussi de nouvelles têtes. L'ambiance est joyeuse et nous pouvons profiter de la terrasse pour nous désaltérer au milieu de discussions endiablées, des taquineries qui fusent de toutes part ou des apartés plus sérieux lorsque nous évoquons des sujets plus personnels.

garage

 

 

 

 

 

 

Des dizaines de motos alignées, bien à l'abri dans ce vaste garage de l'hôtel.

 

 

 

 

 

 

 

La grande question du moment, pour nous quatre, est de savoir si nous pouvons passer la nuit ici, ou si nous devons retourner à Bort ce soir. La route de nuit et probablement sous la pluie ne nous réjouit pas, mais tous les hôtels de Marvejols sont complets. Dans ce cas, mes acolytes vont devoir restreindre l'absorption de boissons euphorisantes. Par bonheur, une réservation dans l'établissement accueillant notre joyeuse bande (hôtel de l'Europe) n'est pas confirmée. La directrice, après avoir vérifié cet état de fait, nous propose cette chambre de deux et accepte avec diligence de la sur-équiper pour nous accueillir à quatre. Merci encore à elle et à toute son équipe pour leur gentillesse et leur efficacité. Cet établissement est bien à conseiller aux motards.

 

L'apéritif peut démarrer sereinement, suivi d'un excellent repas et d'une soirée qui s'éternise en terrasse, dans une nuit douce et calme, hormis nos crises de rire.

 

Le samedi matin, comme d'habitude, je suis le premier levé. Un petit tour en ville, dès que l'orage est terminé, pour trouver un café ouvert. Mais il est décidément trop tôt et je dois attendre l'arrivée du personnel de l'hôtel. Je peux enfin absorber ma boisson favorite en compagnie de Loup, le grand organisateur de cette concentration du lièvre. Tout doucement, la salle se remplit, les premiers sont déjà à préparer leurs montures quand les derniers arrivent.

 

Notre petit groupe de quatre salue tout ce petit monde que nous abandonnons après avoir étudié le road-book avec Dédé. Pour éviter de reprendre les mêmes routes que la veille, nous décidons de rejoindre Saint Chély d'Apcher avant de repartir plein ouest vers le Puy Mary. Quand Ulrich est enfin prêt, la météo nous agace et nous partons faire le plein des machines sous un crachin omniprésent. A la station, un véhicule de la D.D.E. attend derrière Dédé et sa Versys caméléon, de la même couleur que sa voiture suiveuse. Va-t-il faire l'escorte ?

 

Comme le ciel semble plus clair vers le nord-ouest, je décide d'annuler nos prévisions et de repartir vers Nasbinals. Dès l'arrivée sur le plateau la pluie à cessé mais la route reste mouillée. Ma hantise est toujours omniprésente et tend à faire monter une tension déjà présente par mon rôle d'ouvreur. Une pause photo au cœur du plateau grandiose de l'Aubrac est rapidement écourtée par l'arrivée de volutes foncées qui foncent vers nous en arrosant largement leur passage. Seules quelques gouttes nous atteignent et nous arrivons à reprendre de l'avance sur les nuages. Nous avons conclu que seul la teinte du ciel décidera de notre route. Dans cet esprit, à Nasbinals je prends la direction de Chaudes Aigues où nous faisons une pause café.

DD-versys

 

 

 

 

 

 

 

 

Dédé et sa lumineuse Versys, perdus au milieu de l'Aubrac ! ! !

 

 


 

Et c'est reparti en direction de Saint Flour. Passage de la Truyère et superbe remontée vers le plateau avec une pensée émue pour les deux concentrations de la tortue qui se sont déroulées ici. A Neuvéglise, nous obliquons vers la gauche pour emprunter la route vers Pierrefort par une voie encore inconnue mais magnifique, qui joue avec les limites du Cantal et de l'Aveyron. Nous quittons cette D990 pour la D54 qui nous amène au village de Pailherols en pleine animation. La fête du genêt bat son plein et nous en profitons pour nous dégourdir les jambes sous un ardent soleil. Nous admirons les vieux tracteurs agricoles exposés puis jetons notre dévolu sur les spécialités alsaciennes proposées, à savoir des tartes flambées (flamenkuche ou flamme) arrosées d'un blanc breuvage particulièrement fruité et gouleyant. Nous terminons sur une excellente flamme pommes-cannelle avant de reprendre notre pérégrination.

 

tracteurs

 

 

 

 

 

 

Pause agricole intemporelle.

 

 

 

 

 

 

 

A Vic sur Cère, pause café et détente avant de repartir vers le nord. Ces successions de routes mouillées, étroites, gravilloneuses aux virages souvent serrés et aveugles ont mis à rude épreuve mon appréhension devenue presque maladive. Je propose même à mes trois acolytes de continuer sans moi afin qu'ils profitent mieux de ce superbe terrain de jeu. Un petit tronçon de N122 est vite abandonné. En effet, si le tunnel est pratique, le passage par le col de Cère (1294 m.) est nettement plus agréable et joueur. La décompression obtenue dans la vallée semble efficace et je retrouve un rythme moins heurté et surtout, beaucoup plus de plaisir. La station du Lioran est traversée au pas. Elle est envahie par une foule dense venue participer ou assister à "l'Oxygen Challenge", un défi sportif ambitieux.

 

Nous retrouvons de nouveau la N122 que nous abandonnons à l'entrée de Murat pour emprunter la D3 en direction de Bort. La fameuse RAB (Route A Bonheur) si chère à Dédé ! 20 kilomètres de paysages grandioses avant d'arriver à Riom-ès-Montagnes. Successions de vallées et plateaux, des herbages denses peuplés de troupeaux, les sommets de la chaîne du Puy Mary encore parés de traces de neige et, serpentant dans ce fabuleux décor, notre route qui nous balance d'un virage dans l'autre.

 

A Riom, pause boisson pour les machines et mise à jour du planning. Jusqu'ici nous avons évité les orages, les perspectives sont encourageantes et il est trop tôt pour rentrer directement sur Bort. Dédé propose d'aller rendre visite au circuit de course de côte du Sancy. Je suggère de rejoindre ce secteur par Condat, Besse et la vallée de Chaudefour. Dédé apprécie largement cette route, Pascal en connaît un petite portion et Ulrich paraît alléché par nos commentaires. C'est donc reparti sur la D678. Après Condat nous saluons un groupe de motos qui redescend et dans lequel nous reconnaissons "Machaing", un des copains du sud participant au "Lièvre" basé à Marvejols. Dans ce secteur la chaussée est plus large, la visibilité meilleure et ma tension décroit suffisamment pour que j'enroule plus fermement les enchaînements.

 

A la sortie de Besse en Chandesse, un panneau nous annonce que le col de la Croix Saint Robert (1451 m.), notre objectif, est fermé. Dommage, il va falloir passer par le col de la Croix Morand (1401 m.), magnifique aussi, mais moins joueur ! Trois options s'offrent à moi. Rebrousser chemin pour rejoindre Murol, obliquer à droite après le rocher de l'aigle pour atteindre Chambon sur lac, ou traverser la vallée de Chaudefour avant d'emprunter la D636 pour rallier la D996. J'opte pour cette troisième possibilité. Ainsi Pascal et Ulrich pourront découvrir la magnificence de la vallée de Chaudefour enchâssée dans le massif du Sancy dont les dernières plaques de neige d'altitude étincellent au soleil.

 

A la sortie de Moneaux, nous passons sous le portique alléchant nous annonçant le point de départ des courses de côte, arrivons au carrefour de la D636 que nous devons emprunter … pour découvrir que le col est ouvert ! ! ! Et c'est parti pour un tour de manège sur ce tronçon de D36. Seulement 5 kilomètres pour atteindre le col, mais 45 virages de toutes configurations avec un revêtement de folie. Il faut toutefois rester vigilant car les véhicules qui stationnent sur les bas-côtés entraînent parfois de longues trainées de gravillons !

 

Une vue très partielle de ces nombreux virages ...

cote

C'est ensuite la descente vers le Mont Dore, la traversée de La Bourboule pour retrouver la D922 qui nous ramène vers Bort. A l'horizon, le ciel est particulièrement chargé et j'accélère le rythme pour tenter d'éviter une éventuelle ondée. Peine perdue. A une quinzaine de kilomètres du but, nous entrons sous un orage monumental. Arrêt pour enfiler les tenues pluie alors que nous sommes déjà trempés, et nous repartons au ralenti, sous des trombes et sur une chaussée se muant en torrent par endroit. Nous croisons une moto et je découvre au dernier moment qu'il s'agit de Michel sur sa BMW RS. Je pensais l'inviter pour notre repas de ce soir, mais ça ne sera pas la peine d'essayer de l'appeler.

 

La pluie cesse à l'entrée de Bort et la distance restante est juste suffisante pour s'égoutter, mais pas pour sécher. Les motos remisées au garage, nous pouvons donc étendre nos tenues.

 

Il est temps d'attaquer l'apéritif pendant que je valide la justesse de ma mise en place. En effet, je suis parti depuis quinze jours et je me suis organisé pour ne pas avoir de courses à faire au cours de nos balades. Pendant que le pain cuit au four, les pommes de terre améliorées (avec quelques tranches de magret , entre autre) rissolent gentiment dans l'attente de recevoir la tome fraîche de Cantal. Cette truffade à ma façon semble être appréciée. Elle est suivi des fromages locaux et le tout finit de glisser avec un Colonel (sorbet citron et vodka).

 

Le dimanche matin, chacun se prépare pour le retour. Le trajet des sudistes Dédé et Ulrich est établi en fonction des dernières données météo dans le but d'éviter au maximum les zones de pluie. Quant à Pascal, l'esseulé repartant vers l'ouest, je lui fais un petit bout de route jusqu'à Bugeat. Chacun rencontre des épisodes pluvieux au retour mais rentre à bon port sans encombres, des images plein la tête.

 

aubrac

 

L'Aubrac, des plateaux herbus à perte de vue sous un ciel d'orage.

 

 

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commentaires

D
<br /> <br /> Le séjour fut court, mais particulièrement dense et riche en péripéties et rebondissements de toutes sortes. Encore un morceau de bravoure à archiver... en attendant le prochain ! <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En ce qui me concerne, j'en ai encore en retard …, mais effectivement, vivement que nous vivions d'autres moments comme cela.<br /> <br /> <br /> <br />

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